explication choix mains pour tiwidh
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Au cours de ce projet de recherche et aussi de deux dernières années au LIRMM, j'ai travaillé en étroite collaboration avec des roboticiens, acquérant des informations précieuses sur les défis et les lignes directrices de l'IA quant à une possible émergence d'une CA. Cela m'a également permis de construire un cadre humaniste qui considère les robots engagés dans des pratiques artistiques collaboratives, \textit{plus que} de simples outils. Bien que cette idée est un travail en cours, cela continue de façonner mes recherches et mes interrogations artistiques.
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Actuellement plusieurs acteurs publics et privés affrontent des problèmes complexes en matière d’IA pour promouvoir des pratiques responsables concernant le partage et la transparence des données. Parmi les initiatives récentes, certaines ont échoué (comme le Conseil consultatif externe sur les technologies avancées de Googgle ou l'opacité des données d'entrainement de ChatGPT), tandis que d'autres (l'\textit{Algorithmic Justice League}, la \textit{Cooperative AI Foundation}, la \textit{Global Partnership on Artificial Intelligence} , entre outres) continuent de sensibiliser la société aux préjugés et à l'impact écologique de l'IA. Cette taxonomie est certainement non exhaustive et je la mentionne pour souligner le caractère interdisciplinaire de ces approches, qui est également un élément clé de mon profil et pratiques.
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Cette thèse devient ainsi une contribution pour faire progresser la recherche et le développement en éthique de l'IA et remodeler notre cohabitation avec les machines dans les années à venir.
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Actuellement plusieurs acteurs publics et privés affrontent des problèmes complexes en matière d’IA pour promouvoir des pratiques responsables concernant le partage et la transparence des données. Parmi les initiatives récentes, certaines ont échoué (comme le Conseil consultatif externe sur les technologies avancées de Googgle ou l'opacité des données d'entrainement de ChatGPT), tandis que d'autres (l'\textit{Algorithmic Justice League}, la \textit{Cooperative AI Foundation}, le \textit{Global Partnership on Artificial Intelligence} , entre outres) continuent de sensibiliser la société aux préjugés et à l'impact écologique de l'IA. Cette taxonomie est certainement non exhaustive et je la mentionne pour souligner le caractère interdisciplinaire de ces approches et leur diversité, qui sont également un élément clé de mes pratiques.
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Cette thèse devient ainsi une contribution pour faire progresser la recherche et le développement en éthique de l'IA et remodeler notre cohabitation avec les machines dans les années à venir. Au sens large, mon intention a été également de clarifier la place que nous accordons aux technologies dans nos vies. Autre que les robots qui sont pour l'instant moins accessibles, cela se traduit par des jeux vidéos, par notre présence accrue sur les réseaux sociaux, par l'utilisation des applications chargées sur notre portable, par le recours aux gadgets connectés à l’intérieur d'une maison. Nous vivons entourés par ces dispositifs, au point de les considérer comme des extensions de notre personnalité. Leur spécificité nous échappe, car nous imaginons que leur utilité désigne leur fonction. Cependant la plupart du temps c’est nous qui sommes à leur service, car ces machine sont besoin de nos données, notre attention et notre dévouement pour exister. La question de l’identité se pose, car c’est très important d’interroger d’où vient ce besoin de déléguer aux machines nos décisions et préférences, de fantasmer sur leur capacités absolues et d'ignorer leur limitations.
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Malgré les récents développements des algorithmes en IA generative, il n'est pas certain que nous partageons avec ces machines la créativité. Pour le contexte particulier de la danse, cette créativité est définie au sens large, en incluant toute forme de mouvement générée dans un cadre de représentation artistique. Dans des futures projets, j’aimerais imaginer le point de vue des robots sur la danse, leur retour d'experience sur nos expérimentations et la possibilité d’une “collaboration” plus fructueuse.
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\section*{Conclusion chapitre 1}
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@ -18,3 +16,20 @@ Cette thèse devient ainsi une contribution pour faire progresser la recherche e
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\section*{Ouverture}
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\begin{quote}
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``Déléguer de la conscience aux machines, signifie faire de la conscience une propriété objective, une propriété physique. Chercher cela parce que nous autres, membres tard-venus d’une civilisation occidentale qui déclare avoir vaincu ses origines mythiques, pensons vivre dans un monde fait uniquement d’objets physiques. À partir de là, tout ce qui paraît non physique ne peut être qu’une propriété ou un sous- produit de quelque objet physique. Mais au nom de quoi pense-t-on cela ? Au nom d’une hypostase tacite des objets de la connaissance scientifique et de la manipulation technologique.”
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\cite{bitbol2018cp}
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\end{quote}
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Au délà de leur message artistique, ces performances aident à comprendre l'impact de la technologie numérique sur les interactions sociales. Selon Kozel, nous découvrons les autres à travers des systèmes informatiques interactifs.
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\textit{La puissance de calcul que permet un réseau de 16 milliards de neurones corticaux dépasse notre imagination
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actuelle. Ce réseau fluctue sans cesse d'une façon partiellement
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autonome, créant ainsi un monde interne de représentations
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subjectives. Même lorsqu'il est confronté à des entrées sensorielles strictement identiques, il ne réagit pas de la même manière en fonction de son humeur, de ses buts et de ses souvenirs. Le code neural varie également d'un cerveau à l'autre. Bien que nous partagions tous le même attirail de neurones codant pour la couleur, la forme ou le mouvement, les détails de leur organisation résultent d'un long développement qui sculpte différemment chacun de nos cerveaux, en amplifiant ou en éliminant certaines de nos synapses.\cite{dehaene2014odile}
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}
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\begin{quote}
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``Consciousness emerges from the mastery of sensorimotor knowledge resulting from the interaction between agent and environment, with the view that the living body's homeostatic regulation is crucial to self and consciousness.”
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\cite{ziemke2007embodied}
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\end{quote}
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@ -1024,7 +1024,6 @@ La \gls{biomécanique} est largement utilisée dans la robotique, notamment conc
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Le terme regroupe la biologie comme science du vivant et la mécanique comme science physique d’étude du mouvement, comprenant les déformations et les états d’équilibre du corps. Plus concrètement, cette discipline étudie la physiologie du mouvement dans le corps humain, avec ses fonctions et ses propriétés respectives.
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D'autres disciplines comme la médecine ou la cinématographie s’appuient sur des principes de biomécanique pour avancer leurs recherches respectives. Dans le domaine du spectacle vivant, des chorégraphes et des artistes numériques, se sont également intéressés à la biomécanique pour développer leurs pratiques en lien avec des robots.
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\subsection{L'approche sociologique de Meyerhold}
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La biomécanique est également le nom d'une discipline enseignée par le metteur en scène russe Vsevolod Emilievitch Meyerhold (1874–1940). Cette discipline fait son apparition au début du XXe siècle pour cultiver une conscience de soi ainsi qu’un travail plastique et rythmique de l’acteur dans l'espace. Inspirée entre autres par la commedia dell’arte et le travail des danseuses Isadora Duncan et Loïe Fuller, cette méthode d’entraînement physique permet aux acteurs de développer leur coordination et leur sens du rythme au plateau.
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@ -1427,7 +1427,30 @@ Ce motif, repris par la penseuse féministe Legacy Russell dans son manifeste\fo
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\subsection{L'humain comme instrument au service des robots qui dansent}
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Nous mettons l'accent sur des interactions gestuelles et leur signification pour voir comment une possible co-création avec des robots peut avoir lieu. Puisque une simulation semble à l'heure actuelle, la seule possibilité réelle d'une CA pour HRP-4, nous nous sommes demandés comment mieux définir cet état d'émulation d'une conscience. Par quels biais cela doit se produire pour générer une expression crédible d'un \textit{effet de conscience}.
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Autrefois les gens étaient plus dans l'action et dans le \textit{faire}, tandis qu'aujourd'hui nous nous
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habituons à réfléchir et oublions ainsi notre corps. Mon domaine d'exploration se concentre sur la
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relation entre le corps et l'esprit, avec une définition de la danse assez large. Dans mon travail de composition, je
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perçois le corps pareil à un instrument de musique en train de dessiner l'espace. Le rendu final
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provoque dans chaque spectateur une émotion différente, selon son interprétation et son expérience de
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vie.
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Dans cette proposition artistique, j'ai décidé de travailler dans une économie des gestes scéniques.
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J'ai choisi de me concentrer sur une seule partie du corps- les mains et les mettre en valeur grâce aux
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outils numériques. Les mains nous servent pour interagir et nous coordonner avec d'autres. Des
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centaines de milliers d’années auparavant, nos ancêtres ont réussi à coordonner les mouvements du
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pouce pour se servir des premiers outils, écrire et ainsi bâtir des civilisations dont celles d'aujourd'hui.
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Mon souhait est de comprendre quel est notre rapport aux mains aujourd'hui: sommes-nous encore capables de construire avec, ou au contraire les regardons-nous comme des vestiges, bientôt inutiles?
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Les rythmes et modalités quotidiennes d'utilisation de mains sont multiples. Entre des gestes précises des métiers comme celle de chirurgien, des gestes intimes qui traduisent nos émotions et des gestes involontaires ou inconscients, j'ai choisi des mélanges subtiles, afin d'interroger l'endroit où un geste \textit{s’esthétise} et est \textit{vu}.
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L'idée de créer des danses de mains m'est apparue comme une possibilité de s'approprier des
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repères conventionnels et d'ouvrir un espace d'interprétation inhabituelle pour le spectateur. Mon souhait
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est de prendre le quotidien comme point de départ et arriver à un point de sublimation du micro-geste,
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comme tentative de valorisation de ce qui est en marge.
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Dans ce contexte, le tremblement de mains est signe d’émotions fortes telles la peur
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ou l'angoisse, comme si ce que le cerveau exprime est traduit par le corps. En échange, les maladies neurodégénératives typent Parkinson modifient notre rapport aux membres supérieurs et à la coordination, et génèrent des tremblements involontaires. Si ces maladies sont apparus à notre époque, c'est peut-être aussi parce que la relation entre le corps et l'esprit s'est modifiée avec l'arrivée du numérique. Dans mon interprétation artistique, par des exercices somatiques comme le Shaking décrit dans le premier chapitre, le tremblement perçu comme perturbation de la fluidité du mouvement- devient un refus du corps de se soumettre à l’esprit.
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Donner à voir, mettre en scène, un élément propre à notre quotidien à coté d'un robot, nous permet d'interroger l' impact du numérique dans nos vies. Cela représente également l'occasion d'ouvrir un espace de réflexion plus large, autour de notre devenir prochain en tant qu’espèce. Nous mettons l'accent sur des interactions gestuelles et leur signification pour voir comment une possible co-création avec des robots peut avoir lieu. Puisque une simulation semble à l'heure actuelle, la seule possibilité réelle d'une CA pour HRP-4, nous nous sommes demandés comment mieux définir cet état d'émulation d'une conscience. Par quels biais cela doit se produire pour générer une expression crédible d'un \textit{effet de conscience}.
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Dans \textit{TIWIDWH} le robot et la performeuse sont assis face à face à une table et improvisent une série des mouvementes de bras inspirées par le spectacle \textit{Rosas danst Rosas} (1983) d'Anne Teresa de Keersmaeker. Ce contexte de danse indique un type de cognition qui influe sur des actions, qui est donc incarnée, \gls{embodied cognition}. D'habitude les gestes peuvent être générés par des actions conscientes ou émerger de processus inconscients comme les réflexes. Dans notre exploration artistique, nous avons choisi d’examiner ce dernier cas et questionner les \gls{mouvements spontanés} et les \gls{mouvements réflexes} propre aux pratiques somatiques. Quelques mois auparavant, notre performeuse s'est emparée d'une série des mouvements de bras, dont l’enchainement est devenu réflexe. En le répétant, ces gestes ont été déformés. Cela nous a donné l'opportunité de vérifier dans quelle mesure ils peuvent être recontextualisés et identifiés lorsqu’ils sont programmés pour correspondre à des robots. Ensuite nous avons programmé cet ensemble de mouvements dans une sorte de base données. Cela a permis a HRP-4 de générer deux types de mouvements :
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