Entre danse, robotique et sciences cognitives, cette these a une dimension pluridisciplinaire.
Parmi mes hypothèses de recherche, la question de la transmission est clé.
Est-ce que les principes d'intelligence sensorielle, de conscience de mouvement en danse
peuvent-être délégués aux robots? Est-ce que les robots en situation de danse,
engendrent des états créatifs? Est-ce qu’il existe une danse qui leur est propre? Des
notions comme la conscience incarnée, l'intelligence du mouvement, le schéma corporel, l'empathie kinesthésique, que j’emploie pour entamer cette immersion robotique, proviennent des sciences
cognitives ou des techniques somatiques.
Tout autant importante est la question de la traduction pour voir comment employer un
concept dans une autre discipline- surtout lorsqu’il n’existe pas. Cela se rapproche à un
constant va-et-vient à la lisière de l’humain et non-humain, de l’Art et de la Science.
Pour légitimer cette démarche, je fais des synthèses et des états d’art, j’organise un
dictionnaire. Cela m’aide à identifier des points de convergence, dans une première
partie théorique. Cette partie est construite en trois chapitres: un sur mes repères en
danse et pratiques somatiques, un autre sur l’influence des sciences cognitives sur les
nouvelles approches en robotique et un dernier sur l’évolution des projets artistiques qui
impliquent de l'interaction homme-robot. Ensuite je précise mon travail pratique dans
une deuxième partie, elle aussi constituée en trois chapitres. Le premier chapitre traite
de l’improvisation avec des machines sous différents formats et contextes. Le deuxième
chapitre détaille deux études de terrain-un dans le laboratoire avec un robot humanoïde
et un bras industriel et l’autre lors d’un cours de danse avec les digital twins des deux
robots. Le troisième et dernier chapitre décrit une présentation publique sous la forme
d’une conférence-spectacle et présente mes conclusions quant à ces expériences.