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@ -263,12 +263,15 @@ L'élément principal dans l'approche de la danse d’Anna Halprin est son usag
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\end{itemize}
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\subsection{Deborah Hay ou playing awake}
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Deborah Hay est danseuse, chorégraphe, écrivaine et enseignante. Son travail se concentre sur des projets de danse postmodernes impliquant des danseurs peu formés, sur un accompagnement musical fragmenté. Son style de danse est défini par des mouvements ordinaires, sous la forme des partitions. Hay est l'une des fondatrices du Judson Dance Theater- collectif de danseurs, compositeurs et artistes visuels qui se sont produits entre 1962 et 1964, à la Judson Memorial Church à Greenwich Village en Manhattan. Les artistes impliqués dans ce collectif sont reconnus pour avoir déconstruit la pratique et la théorie de la danse moderne. Sur son site, Hay décrit l’influence de ses débuts dans la compagnie de Merce Cunningham. Lors d’une tournée au Japon en 1964, elle rencontre le théâtre Noh et incorpore dans sa pratique l'extrême lenteur, le minimalisme et la suspension des mouvements dans sa chorégraphie post-Cunningham.\smallskip
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En 1966, Hay et d'autres artistes travaillent avec les experts en informatique des Bell Labs, dans des performances collaboratives intitulées \textit{Evenings: Theatre and Engineering}. Lors de cette collaboration, elle participe à la performance : \textit{Studies in Perception 1} de Ken Knowlton et Leon Harmon. Une photo de Hay, nue allongée avec l’un de premiers ordinateurs de Bell, est alors imprimée dans le New York Times puis exposée lors de l'une des premières expositions d'art informatique - ``The Machine as Seen at the End of the Mechanical Age” au Museum of Modern Art de New York à la fin de l’année 1968.\smallskip
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Après ces expériences, elle quitte New York pour s’installer à Vermont en 1970. Éloignée du monde de l'avant-garde artistique new-yorkaise, elle crée\textit{Ten Circle Dances}- une pièce jouée dix soirs consécutifs sans public.
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L'écriture a une place fondamentale à l'intérieur de son processus de création:
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\begin{quote}
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``What my body can do is limited. This is not a bad thing because how I choreograph frees me from those limitations. Writing is then how I reframe and understand the body through my choreography.”
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\end{quote}
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Deborah Hay est danseuse, chorégraphe, écrivaine et enseignante. Son travail se concentre sur des projets de danse postmodernes impliquant des danseurs non formés sur un accompagnement musical fragmenté. Ils exécutent des mouvements ordinaires, sous la forme des partitions. Hay est l'une des fondatrices du Judson Dance Theater- collectif de danseurs, compositeurs et artistes visuels qui se sont produits entre 1962 et 1964, à la Judson Memorial Church à Greenwich Village en Manhattan. Les artistes impliqués dans ce collectif sont reconnus pour avoir déconstruit la pratique et la théorie de la danse moderne. Sur son site, Hay décrit l’influence de ses débuts dans la compagnie de Merce Cunningham. Lors d’une tournée au Japon en 1964, elle rencontre le théâtre Noh et incorpore dans sa pratique l'extrême lenteur, le minimalisme et la suspension des mouvements dans sa chorégraphie post-Cunningham.\smallskip
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En 1966, Hay et d'autres artistes travaillent avec les experts en informatique des Bell Labs, dans des performances collaboratives intitulées \textit{Evenings: Theatre and Engineering}. Lors de cette collaboration, elle participe à la performance : \textit{Studies in Perception 1} de Ken Knowlton et Leon Harmon. Une photo de Hay, nue allongée avec l’un de premiers ordinateurs de Bell, est alors imprimée dans le New York Times puis exposée lors de l'une des premières expositions d'art informatique - ``The Machine as Seen at the End of the Mechanical Age” au Museum of Modern Art de New York à la fin de l’année 1968.\smallskip
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Après ces expériences, elle quitte New York pour s’installer à Vermont en 1970. Éloignée du monde de l'avant-garde artistique new-yorkaise, elle crée\textit{Ten Circle Dances}- une pièce jouée dix soirs consécutifs sans public. Son premier livre, \textit{Moving Through the Universe in Bare Feet}(1975), contient ses observations tirées de cette expérience. Puis en 1976, Hay déménage du Vermont à Austin, au Texas, où elle commence à développer un ensemble de pratiques chorégraphiques autour du concept intitulé \textit{playing awake} ou \textit{jeu éveillé} qui engageaient l'interprète à plusieurs niveaux de perception à la fois. Cette méthode chorégraphique a été d’abord enseignée lors des ateliers pour d'interprètes et danseurs non formés, donnant suite à des performances publiques ultérieurement. Son deuxième livre, \textit{Lamb at the Altar: The Story of a Dance}(1994), documente le processus créatif utilisé lors de cette période.\smallskip
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Son premier livre, \textit{Moving Through the Universe in Bare Feet}(1975), contient ses observations tirées de cette expérience. Puis en 1976, Hay déménage du Vermont à Austin, au Texas, où elle commence à développer un ensemble de pratiques chorégraphiques autour du concept intitulé \textit{playing awake} ou \textit{jeu éveillé} qui engageaient l'interprète à plusieurs niveaux de perception à la fois. Cette méthode chorégraphique a été d’abord enseignée lors des ateliers pour d'interprètes et danseurs non formés, donnant suite à des performances publiques ultérieurement. Son deuxième livre, \textit{Lamb at the Altar: The Story of a Dance}(1994), documente le processus créatif utilisé lors de cette période.\smallskip
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Dans les années 1990, Hay se concentre presque exclusivement sur des danses solo, développées avec des principes de \textit{playing awake}, sa méthode chorégraphique expérimentale. Ces œuvres comprennent \textit{The Man Who Grew Common in Wisdom}(1989), \textit{Voilà} (1995), \textit{The Other Side of O}(1998), transmises ensuite à des interprètes renommés aux États-Unis, en Europe et en Australie.\smallskip
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Son troisième livre \textit{My Body, The Buddhist}, est publié par la suite à Wesleyan University Press en 2000. Ce livre contient ses réflexions sur le bouddhisme et les leçons qu'elle a apprises en portant une attention particulière à son corps pendant qu'elle dansait. Le concept de \textit{mémoire cellulaire} est également décrit dans son livre.
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Dans sa thèse \textit{Dance in the light of neuroscience : sharing the experience of Deborah Hay's performance : her work and reflections}, Gabriela Karolczak part du postulat que la danse est une expérience partagée entre un danseur et un spectateur, enracinée dans le mécanisme neurologique des neurones miroirs. Pour elle, les point d'interrogation en danse dont les neurosciences peuvent apporter des éléments de réponse, visent la validité écologique des expériences vécues. Le travail de Hay et la façon dont elle témoigne de ses observations empiriques à travers des décennies de pratique, transforment ses spectateurs en participants actifs à ses questionnements. D’ailleurs le credo artistique de Hay est défini de façon suivante:
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@ -434,10 +437,10 @@ by a sentient creature dealing skillfully with its world}(2008, p. 178). This ca
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Pour moi, ce genre d’intentionnalité qui n'est pas le résultat d’un processus mental, peut devenir représentatif pour le geste dansé, mais aussi pour les robots. Alternativement, la notion d’incarnation, telle qu’elle est définie dans la théorie 4E, nécessite un couplage complexe entre cerveau, corps et environnement. D'une façon analogue, ce couplage est aussi la base de tout système robotique où les processus de computation internes sont en lien direct avec l’environnement.
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\textbf{Le rôle de l’affecte}
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Le concept d’affecte est également au cœur des études en lien avec la théorie 4E de la cognition.
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L’émotion est vue comme une affectivité située, pour qui la cognition n’est pas un processus quantifiable, similaire à un modèle informatique. Tout affecte nécessite un type incarné et situé de cognition.\smallskip
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Dés la petite enfance, jusqu'aux situations sociales sophistiquées qui caractérisent l’âge adulte, les processus emphatiques complexifier la compréhension que nous avons de nous-mêmes et notre environnement. Ainsi nous remarquons que ce n’est pas seulement le sentiment conscient d’émotion qui est important. Les processus affectifs inconscients comme la faim ou la fatigue, la douleur ou le plaisir jouent un rôle tout aussi important, et peuvent biaiser la perception.
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Pour aller plus loin, la chercheuse Branka Zei Pollermann introduit \textit{un modèle unifié de cognition} basé sur les théories de Jean Piaget, Ludwig von Bertalanffy et Louis J. Prieto. Ce modèle stipule que les espaces affectives (ie. \textit{affected spaces}) facilitent des comportements adaptatifs lors des processus cognitifs.
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Le concept d’affecte est également important pour les études en lien avec la théorie 4E de la cognition.
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L’émotion est vue ici comme une affectivité située, pour qui la cognition n’est pas un processus quantifiable, similaire à un modèle informatique. Au contraire, tout affecte nécessite un type incarné et situé de cognition.\smallskip
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Dés la petite enfance, jusqu'aux situations sociales sophistiquées qui caractérisent l’âge adulte, les processus emphatiques complexifier la compréhension que nous avons de nous-mêmes et notre environnement. Ainsi nous remarquons que ce n’est pas seulement le sentiment conscient d’émotion qui est important. Des processus affectifs inconscients comme la faim ou la fatigue, la douleur ou le plaisir jouent un rôle tout aussi important, et peuvent biaiser la perception.
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Pour interroger cette place des affectes dans la construction de l'expérience du réel, la chercheuse Branka Zei Pollermann introduit \textit{un modèle unifié de cognition} basé sur les théories de Jean Piaget, Ludwig von Bertalanffy et Louis J. Prieto. Ce modèle stipule que les espaces affectives (ie. \textit{affected spaces}) facilitent des comportements adaptatifs lors des processus cognitifs.
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Ses observations s'appuient sur la \textbf{théorie générale des systèmes}, qui trouve aujourd’hui de multiples applications. La modélisation des organismes humains, appelés \textit{systèmes ouverts} par
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Ludwig von Bertalanffy, intéresse également certains roboticiens et nous allons détailler cela dans les prochaines pages.
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@ -448,9 +451,7 @@ De l'autre coté, L.J Prieto base sa théorie autour du concept de \textit{praxi
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Alors que Jean Piaget identifie deux concepts-clé pour caractériser
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l’interaction des systèmes dites intelligentes avec l’environnement. Le premier est le concept d’\textit{assimilation des schémas de comportement préexistant} et
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l’autre le concept d’\textit{adaptation}. La capacité d'adaptation est considérée comme moment d’équilibre entre deux états, évoquant un sentiment de plaisir quand cet équilibre atteint.
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Selon la théorie de Piaget, l’intelligence humaine se développe avec l’âge, passant par plusieurs étapes parmi lesquelles: l’intelligence
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l’autre le concept d’\textit{adaptation}. Concept clé en robotique, la capacité d'adaptation est considérée ici comme moment d’équilibre entre deux états, évoquant un sentiment de plaisir quand cet équilibre atteint. Selon la théorie de Piaget, l’intelligence humaine se développe avec l’âge, passant par plusieurs étapes parmi lesquelles: l’intelligence
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logico-mathématique, musicale, spatiale, corporelle-kinesthésique,
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interpersonnelle et ainsi de suite.\smallskip
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@ -480,29 +481,26 @@ Dans son analyse \textit{A unified model of cognition, emotion and action}, Poll
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(perception, procession de l’information et mémoire)
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\textbf{draw schema + put schema of Varela}
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De façon analogique, ces critères correspondent aussi aux propriétés des émotions. Cela est traduit par des attributs comme la \textit{valence}(critère A et E via des stimuli extérieurs), \textit{la capacité d’activation}(critère C et D, selon les feedback de sous-systèmes) et \textit{la potence}(correspondant au critère B). Plus loin en parlant des émotions, Pollermann cite le neuropsychologist Douglas Watt pour qui lorsque les paramètres de base dépassent les variations connues, l’état est ressenti et interprété comme émotionnel:
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\begin{quote}
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``When internal physiological states are outside a desirable range, both visceral sensations and action dispositions are activated.”
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\end{quote}
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Les auteurs se questionnent également sur le rôle des représentations mentales concernant cette théorie.
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A mon tour, je m'interroge sur le rôle des représentations mentales en lien avec ces observations. Sur scène, les performeurs convoquent leur imaginaire. Leur vécu experientiel vient s'associer à des émotions nouvelles, qu'ils vivent seulement en partie- \textit{des simulacre d'émotions}. Cet aspect est proche de celui des robots, pour qui les émotions n'existent pas véritablement.
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Dans les années 1990, Varela, Thompson et Rosch écrivent \textit{The Embodied Mind- Cognitive Science and Human Experience} pour faire un état de lieu des caractéristiques des sciences cognitives. Plus précisément ils analysent la façon dont le cerveau, le corps et l’environnement sont intégrés dans la cognition. Ils lient l’avènement de cette discipline à celle de la cybernétique, en lui associant plusieurs découvertes qui ont influencé à leur tour d’autre domaines. Parmi ces domaines il est utile de mentionner d'abord l’utilisation de la logique mathématique pour modéliser le système nerveux en neurosciences et ensuite l’utilisation des algorithmes pour définir une IA en informatique. Plus loin, cela a également contribué à la mise en pratique de la théorie des systèmes en ingénierie, à la théorie du contrôle en robotique et aux premiers exemples de systèmes auto-organisés, pour en évoquer quelques applications.
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L'impact de sciences cognitives sur d'autres domaines de connaissance dans les prochaines années, reste incertain.
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Dans les années 1990, Varela, Thompson et Rosch écrivent \textit{The Embodied Mind- Cognitive Science and Human Experience} pour faire un état de lieu des caractéristiques des sciences cognitives. Plus précisément ils analysent la façon dont le cerveau, le corps et l’environnement sont intégrés dans la cognition. Ils lient l’avènement de cette discipline à celle de la cybernétique, en lui associant plusieurs découvertes qui ont influencé à leur tour d’autre domaines. Parmi ces domaines, il est important de mentionner l’utilisation de la logique mathématique pour modéliser le système nerveux en neurosciences et ensuite l’utilisation des algorithmes pour définir une IA en informatique. Plus tard, cela a également contribué à la mise en pratique de la théorie des systèmes en ingénierie, à la théorie du contrôle en robotique et aux premiers exemples de systèmes auto-organisés, et ainsi de suite. L'impact de sciences cognitives sur d'autres domaines de connaissance dans les prochaines années, reste non-négligeable.
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Les approches et directions sont différentes selon le modèle théorique qu’elles utilisent comme point d’origine. Lors des dernières décennies, cette discipline a suscité beaucoup de débats entre les prises de position fonctionnelles des neurobiologistes(qui ignorent le rôle du corps), les phénoménologues et philosophes qui visent un vécu expérientiel.
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La théorie 4E de la cognition est vue par la communauté scientifique comme la plus récente tentative de structurer ces approches et renouveler les avancées théoriques du début de XXe siècle.
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C’est également important de remarquer le fait que ces nouveaux paradigmes et concepts ont également engendré l’apparition des nouvelles disciplines comme:
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La théorie 4E de la cognition est considérée par la communauté scientifique comme la plus récente tentative de structurer ces approches et renouveler les avancées théoriques du début de XXe siècle.
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C’est également important de remarquer le fait que ces nouveaux paradigmes et concepts ont également facilité l’apparition des nouvelles disciplines comme:
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\item la philosophie de l’esprit, en anglais \textit{philosophy of mind}, dont la question centrale est la relation entre corps, esprit et leur ancrage dans l’environnement,
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\item la philosophie des sciences, en anglais \textit{philosophy of
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mind}, qui étudie la nature même de l’activité scientifique et ses spécificités,
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\item la philosophie des sciences, en anglais \textit{philosophy of mind}, qui étudie la nature même de l’activité scientifique et ses spécificités,
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\item l’épistémologie, du grec \textit{épistemos} qui veut dire science et \textit{logos} qui veut dire discours, dont l’objet est l’analyse critique d’une science en particulier, du point de vue de son évolution, sa valeur, et sa portée scientifique et philosophique.
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\end{itemize}
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C’est également important de mentionner leur impact sur des disciplines connexes, tels \textbf{les études sur la conscience}, dont les débats et arguments ont suivi de prêt ceux sur la cognition.
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Au sens large, elles ont également contribué à l'avènement des disciplines connexes, tels \textbf{les études sur la conscience}, dont les débats et arguments ont suivi de prêt ceux sur la cognition.
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\section{Types de conscience}
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@ -510,90 +508,67 @@ C’est également important de mentionner leur impact sur des disciplines conne
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Souvent nous disons qu’un organisme vivant est \textbf{conscient lorsqu’il est éveillé}. Quelle sera alors le qualificatif pour les robots ou d’autres types d’organismes artificiels?
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Nous partons de l’hypothèse que pour les organismes vivants, chacun a son propre ressenti concernant la conscience. Si pour l’intelligence, des propriétés tels : calcul mental, apprentissage et mémoire arrivent à mieux définir ses propriétés, nous avons vu plus haut que pour la conscience ce qui est important c’est l’expérience subjective immédiate ou \textit{qualia}.
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Nous partons de l’hypothèse que pour les organismes vivants, chacun a son propre ressenti concernant sa conscience. Si pour l’intelligence, des propriétés tels : calcul mental, apprentissage et mémoire arrivent à mieux la définir, nous avons vu plus haut que pour la conscience ce qui est important c’est l’expérience subjective immédiate ou la \textit{qualia}.
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En parallèle avec l’intelligence, des processus comme la perception et la motricité sensorielle, la capacité de prédire l’environnement ou de témoigner des comportements complexes, structurent notre imaginaire autour de cette notion. Étant donné l’imprécision des concepts et la multiplicité des points de vue selon les disciplines, il semble peu probable que nous nous mettions d’accord sur une seule définition de la conscience dans notre étude.
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Ce qui m'intéresse plutôt, est de comprendre dans quelle mesure le dualisme corps-esprit et le matérialisme trouvent un écho dans l’exercice artistique que nous imaginons. Cet exercice prend appui sur plusieurs concepts propres à chaque vision (dualiste ou moniste) dans une tentative de les homogénéiser.
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Puisque les débats sur la conscience, comme ceux sur la cognition se heurtent
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toujours à des questions de définition, nous allons tenter définir ce terme
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selon différentes disciplines. La plus importante est la vision
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neuroscientifique et neurobiologique du terme.
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selon différentes disciplines. La plus pertinente, pour notre contexte, est la vision
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neuroscientifique du terme, puisqu'elle clarifie les enjeux en art et en robotique à la fois.
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Pour cela nous nous appuyons sur la littérature (citer livre Firston et art Anil
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Seth). Selon les critères que les chercheurs emploient, il existent différentes
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propriétés de la conscience.
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Pour cela nous nous appuyons sur la littérature\cite{livre Firston et art Anil Seth}. Selon les critères que les chercheurs emploient, il existent différentes propriétés de la conscience.
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\textbf{La conscience et ses propretés}
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Un premier critère est celui du niveau de conscience, propre aux créatures
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vivantes- ce niveau varie entre plusieurs étapes parmi lesquelles les états
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végétatifs, les états de sommeil sans rêve et l’état d’éveil conscient vif)/.
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Le deuxième est de se concentrer sur le contenu de la conscience et ainsi avoir
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une connaissance réflexive de son propre état mental. Si pour les créatures
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vivantes, il existe des sortes de “stimuli autoréférentiels” (citer paper
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vanhaudenhuyse) (comme le fait de suivre son reflet dans le miroir) pour
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détecter son propre niveau de conscience, pour les machines ce phénomène n’a pas
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encore pu être implémenté. L’article (citer paper vanhaudenhuyse) propose un
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schéma qui détaille la corrélation entre le niveau d’éveil et la conscience de
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soi et de l’environnement. Ainsi nous apprenons qu’il existe des variations
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entre l’état végetatif (propre aux patients réveillés d’une coma sans état de
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conscience détectée)caractérisé par des mouvements réflexes, et l’état de
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conscience minimale ou le patient est capable de comportements incohérents mais
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reproductibles et soutenus, montrant de signes clairs de conscience de leur
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environnement et d’eux mêmes. Plus loin les auteurs font la distinction entre la
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conscience et la conscience de soi, en listant les propriétés de la conscience
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de soi: “ la conscience qu’il existe d’autres consciences que la nôtre; notre
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capacité de répondre adéquatement à des stimuli de l’environnement; notre
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aptitude à reconnaître notre corps comme étant lenôtre; la métaconscience nous
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permet de comprendre nos comportements et ceux des autres en terme de désirs
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etcroyances; la connaissance que nous avons de nous-mêmes comme le narrateur de
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notre propre vie” (paper vanhaudenhuyse p.529)
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Un premier critère est celui du niveau de conscience, propre aux créatures vivantes- ce niveau varie entre plusieurs étapes parmi lesquelles les états végétatifs, les états de sommeil sans rêve et l’état d’éveil conscient vif.
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Le deuxième se concentre sur le contenu de la conscience ou ce que cela veut dire d'avoir une connaissance \textit{réflexive} de son propre état mental. Si pour les créatures
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vivantes, il existe des sortes de ``stimuli autoréférentiels”\cite{paper vanhaudenhuyse} - propres au fait de suivre son reflet dans le miroir. Évidement qu'à l'heure actuelle, ce phénomène n’est implémenté dans les machines. v
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Vanhaudenhuyse propose une schéma qui détaille la corrélation entre le niveau d’éveil et la conscience de soi et de l’environnement.
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\textbf{rajout schema}
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Cependant lorsque identifiés grâce à la neuro-imagerie fonctionnelle, les
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processus autoréférentiels semblent présents seulement lors des états d’éveil
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actif. Dans la même mesure, lors des états de conscience altérés dont
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l’évolution n’est pas linéaire, le rapport à l’environnement est déterminant.
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Nous nous demandons alors quelle analogie appliquer sur notre étude de cas ?
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Ainsi nous apprenons qu’il existe des variations entre l’état végetatif (propre aux patients réveillés d’une coma sans état de
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conscience détectée) caractérisé par des mouvements réflexes, et l’état de minimal de conscience où le patient est capable de comportements incohérents mais reproductibles et soutenus. Dans cet état minimal de conscience, le patient peut manifester des signes clairs de conscience de leur environnement et d’eux mêmes. Le même étude fait la distinction entre la conscience et la conscience de soi, en listant les propriétés de la conscience de soi:
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\begin{quote}
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``la conscience qu’il existe d’autres consciences que la nôtre; notre capacité de répondre adéquatement à des stimuli de l’environnement; notre aptitude à reconnaître notre corps comme étant le nôtre; la métaconscience, nous permettent de comprendre nos comportements et ceux des autres en terme de désirs
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et croyances; la connaissance que nous avons de nous-mêmes comme le narrateur de notre propre vie.” (paper vanhaudenhuyse p.529)
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\end{quote}
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Lorsque identifiés grâce à la neuro-imagerie fonctionnelle, les
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processus autoréférentiels semblent présents seulement lors des états d’éveil actif. Dans la même mesure, lors des états de conscience altérés dont l’évolution n’est pas linéaire, le rapport à l’environnement est déterminant.
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\textbf{
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Je me demander alors quelle analogie appliquer à notre étude de cas- des robots actifs ou des robots en transe?}
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Il existe ensuite un autre type de classification selon la nature
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phénoménologique de la conscience et son accessibilité, suivant les recherches
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du philosophe Ned Block qui différencie la conscience phénoménologique (comment
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une certaine expérience est perçue par le sujet) de celle définie comme
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conscience d’accès (disponible pour des processus cognitifs comme le langage).
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Block décrit les deux de la façon suivante: "Phenomenal consciousness is
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Suivant les recherches
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du philosophe Ned Block, il existe un autre type de classification selon la nature
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phénoménologique de la conscience et son accessibilité. Ainsi Block différencie la \textit{conscience phénoménologique}- comment
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une certaine expérience est perçue par le sujet- de celle définie comme \textit{conscience d’accès}-disponible pour des processus cognitifs comme le langage.
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Block décrit les deux de la façon suivante:
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\begin{quote}
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``Phenomenal consciousness is
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experience; the phenomenally conscious aspect of a state is what it is like to
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be in that state. The mark of access-consciousness, by contrast, is availability
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for use in reasoning and rationally guiding speech and action." (citer Block)
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Ainsi la conscience phénoménale résulte d’expériences sensorielles et de notre
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perception mélangeant de sensations comme l’ouïe ou l’odorat, des sensations
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type douleur ou perceptions type proprioception, ainsi que des émotions tel la
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peur, parmi autres. A l’opposée, la conscience d’accès est disponible pour une
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utilisation dans le raisonnement et pour le contrôle conscient direct de
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l’action et de la parole. Pour Block, la « rapportabilité » de la conscience
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d’accès est d’une grande importance pratique. Selon lui, la conscience d’accès
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doit être « représentative » car seul le contenu représentatif peut figurer dans
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le raisonnement. Des exemples de conscience d’accès sont les pensées, les
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croyances et les désirs.
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for use in reasoning and rationally guiding speech and action.” (citer Block)
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\end{quote}
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Une conséquence directe de cette classification de Block qui divise la
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conscience en deux types, est le fait de considérer l’esprit comme résultant de
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processus fondamentalement logiques et ainsi modélisable d’un point de vue
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algorithmique. Cette vision computationnelle de l’esprit implique également que
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la conscience peut être modélisée par un programme informatique. Pour détailler,
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sa tentative de décrire une certaine conscience comme une conscience phénoménale
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ne peut pas réussir à identifier une catégorie distincte d’états conscients.
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Comme mentionné ci-dessus, Block estime que la conscience phénoménale et la
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conscience d’accès interagissent normalement, mais il est possible d’avoir une
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conscience d’accès sans conscience phénoménale. En particulier, Block croit
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comme Dennet que les zombies (entendu ici comme des androïdes) sont possibles et
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qu’un robot qui est de point de vue informatique identique à une personne,
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pourrait exister tout en n’ayant aucune conscience phénoménale. Cependant à la
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différence de Dannet, Block affirme qu’il existe des expériences conscientes
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difficilement traduisibles par des algorithmes. Pour lui, l’existence de ces
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expériences relève « du problème difficile » de la conscience.
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Ainsi la conscience phénoménale résulte d’expériences sensorielles et de notre perception mélangeant de sensations comme l’ouïe ou l’odorat, des sensations
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type douleur ou perceptions type proprioception, ainsi que des émotions tel la peur, parmi autres.
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A l’opposée, la conscience d’accès est disponible pour une
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utilisation dans le raisonnement et pour le contrôle conscient direct de l’action et de la parole. Des exemples de conscience d’accès sont les pensées, les croyances et les désirs.
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Pour Block, la \textit{rapportabilité}, qu'il définit comme propriété de la conscience
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d’accès, a une grande importance pratique. Selon lui, la conscience d’accès
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doit être \textit{représentative} car seul le contenu représentatif peut figurer dans le raisonnement.
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Une conséquence directe de cette classification de Block, est le fait de considérer l’esprit comme résultant de
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processus fondamentalement logiques et ainsi \textit{modélisable} d’un point de vue algorithmique.
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Cette vision computationnelle de l’esprit, implique également que
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la conscience peut être modélisée par un programme informatique}. En regardant de plus prés, ce qu'il décrit comme conscience phénoménale ne suppose pas une catégorie distincte d’états conscients. Comme mentionné ci-dessus, Block estime que la conscience phénoménale et la conscience d’accès interagissent normalement, mais il est possible d’avoir une conscience d’accès sans conscience phénoménale. Plus exactement, il croit
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comme Daniel Dennet\cite{Dennet} que \textbf{les zombies} sont possibles et qu’un androïde - qui est de point de vue informatique identique à une personne- pourrait exister tout en n’ayant aucune conscience phénoménale. Cependant à la différence de Dannet, Block affirme qu’il existe des expériences conscientes
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difficilement traduisibles par des algorithmes. Pour lui, l’existence de ces expériences relève ``du problème difficile” de la conscience, et nous allons détailler plus bas ses enjeux.
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Parmi les théories des sciences cognitives qui identifient les états
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