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@ -241,7 +241,7 @@ Le début du 21ème siècle continue cette tradition de la danse libérée de fo
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Un autre projet qui traite du rapport que nous avons à la composition de la danse et la façon de la représenter est \textit{Synchronous Objects for One Flat Thing}(2010). La collaboration entre William Forsythe et l'Ohio State University est basée sur le traitement des informations numériques, spatiales ou temporelles à partir de vidéos de l'œuvre de danse \textit{One Flat Thing} de Forsythe ou des performeurs dansent sur et avec des tables. Leurs mouvements se synchronisent selon une série d’ indices internes. Une fois la danse enregistrée sous différentes perspectives, les données ont servi pour créer d'autres médias, événements et objets. Par exemple, un objet synchrone développé par Ola Ahlqvist dans le département de géographie de l'Université d'Ohio, montre la densité du mouvement des danseurs. Cella prend la forme d’un paysage topographique avec des montagnes colorées représentant les endroits ou chacun passait la plupart de son temps lors de la danse.\smallskip \vfill
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Dans la même lignée, le spectacle \textit{The Great Tammer}(2017) du chorégraphe grec Dimitris Papaioannou traite du rapport que les danseurs ont au corps, en s’inspirant de la sculpture et la peinture classique. Son travail a une forte composante plastique et repose sur une dilatation du temps. L'expérience qu’il propose aux spectateurs est sensorielle- des corps qui se démembrent pour se reconstituer en nouvelles images sur le plateau. Ce questionnement du corps est partagé, mais traité dans une approche différente par la chorégraphe brésilienne Lia Rodrigues. Ses créations transgressent plusieurs formes dont celle du rituel performée. Son spectacle \textit{Furia}(2018) met en scène des moments extatiques en danse et des corps démembrés. Similaire au travail de Vandekeybus, nous pouvons croire les danseurs possédés. Leur présence convoque de l'émotion brute et transmet au spectateur une envie de partager la danse qui s'opère devant ses yeux.
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\subsection{Anna Halprin- The Taking part process}
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\subsection{Anna Halprin et son \textit{taking part process}}
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Anna Halprin est une danseuse et chorégraphe américaine qui a beaucoup influencé la danse contemporaine. Dans sa pratique elle intègre des principes somatiques, en se focalisant sur des impulsions internes et un état de \textit{grounding}(connexion) avec soi-même. Pour elle, il existe un phénomène d'interdépendance entre mouvement, sentiment et association interne du mouvement- vu comme représentation mentale.
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Son travail influencé par sa propre expérience du cancer, l’a amenée à créer avec des victimes de préjugés raciales, des personnes atteintes de maladies incurables comme le Sida et le cancer. Elle a intégré les principes de sa pédagogie lors des ateliers de danse à grande échelle, avec beaucoup de participants. Les dernières années de sa vie, elle cultive un lien entre la danse et la spiritualité.
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@ -262,7 +262,7 @@ L'élément principal dans l'approche de la danse d’Anna Halprin est son usag
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\item La deuxième étape est un outil pour libérer la créativité collectivement pensée en lien avec les Cycles RSVP. Cette méthode de Cycles RSVP a été développée par son mari Lawrence Halprin dans les années 70 pour le projet Circle the Earth afin que chaque participant amène son vécu et histoire de vie dans le projet. Les Cycles RSVP se basent sur quatre principes: R parle de ressources (matériaux à disposition), S en anglais Scores représente les partitions comme celles de musique, V parle de de la valeur des actions (plus spécifiquement l'appréciation, le feedback et la valeur qui accompagne le processus de création), alors que P vient de Performance ou l'implémentation des partitions.
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\end{itemize}
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\subsection{Deborah Hay ou playing awake}
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\subsection{Deborah Hay is \textit{playing awake}}
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Deborah Hay est danseuse, chorégraphe, écrivaine et enseignante. Son travail se concentre sur des projets de danse postmodernes impliquant des danseurs peu formés, sur un accompagnement musical fragmenté. Son style de danse est défini par des mouvements ordinaires, sous la forme des partitions. Hay est l'une des fondatrices du Judson Dance Theater- collectif de danseurs, compositeurs et artistes visuels qui se sont produits entre 1962 et 1964, à la Judson Memorial Church à Greenwich Village en Manhattan. Les artistes impliqués dans ce collectif sont reconnus pour avoir déconstruit la pratique et la théorie de la danse moderne. Sur son site, Hay décrit l’influence de ses débuts dans la compagnie de Merce Cunningham. Lors d’une tournée au Japon en 1964, elle rencontre le théâtre Noh et incorpore dans sa pratique l'extrême lenteur, le minimalisme et la suspension des mouvements dans sa chorégraphie post-Cunningham.\smallskip
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En 1966, Hay et d'autres artistes travaillent avec les experts en informatique des Bell Labs, dans des performances collaboratives intitulées \textit{Evenings: Theatre and Engineering}. Lors de cette collaboration, elle participe à la performance : \textit{Studies in Perception 1} de Ken Knowlton et Leon Harmon. Une photo de Hay, nue allongée avec l’un de premiers ordinateurs de Bell, est alors imprimée dans le New York Times puis exposée lors de l'une des premières expositions d'art informatique - ``The Machine as Seen at the End of the Mechanical Age” au Museum of Modern Art de New York à la fin de l’année 1968.\smallskip
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@ -310,7 +310,7 @@ Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Sed eget erat tortor. M
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\clearpage
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\chapter{Perception du corps et du mouvement dans la robotique}
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\chapter{\textit{Conscience} du corps dans la robotique}
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@ -318,7 +318,7 @@ Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Sed eget erat tortor. M
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L’interprétation que nous donnons au concept de CA est pensée en lien avec des réflexions éthiques en lien avec l'avènement de la technologie. Puisque des disciplines tels la psychologie, la neurologie et les neurosciences ou la philosophie, n’arrivent pas à se mettre d’accord sur ce que le terme ``conscience” humaine désigne, imaginer son équivalent artificiel reste ici une simple projection artistique. Cependant les artefacts qui la contiennent, leur spécificité et capacités sont des paramètres que j'ai pu étudier de prêt, en mettant en avant leur degré d’intelligence et d’adaptation. Je souligne que ces termes, selon le domaine où elles opèrent, ont des significations spécifiques.
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Dans le cas de l’ordinateur par exemple, un des avantages est sa grande capacité d’analyse de masses des données. Cependant l’accumulation continuelle des données, identifiée actuellement sous le nom de ``big data”, pose des problèmes d’analyse. Aucune machine n’est capable d’interpréter des données sans l’aide de l’humain qui configure en amont les critères de l’analyse. Pour un concepteur, la phase où l’algorithme apprend puis s’entraîne pour s’améliorer, reste opaque. Nous assistons à des comportements et phénomènes stochastiques de la machine et leur effet sur la compréhension de l’humain. Des concepts plus avancés comme l’intelligence artificielle(IA), font l’objet des débats et scissions au sein de la communauté de développeurs. Entre ce qu’il a été défini comme \textit{l’IA symbolique}, \textit{l’IA numérique} et la polarité entre ces deux approches exclusives - une alternative comme le concept \textit{d’intelligence extensive}(IE) où ``Extended Intelligence” - vise l’amélioration des capacités humaines d’analyse. Plus concrètement, en lieu d’être en compétition directe avec l’intelligence humaine, l’IE cherche à la sublimer. Cette nouvelle discipline utilise l’erreur comme outil d’apprentissage et intègre des principes de slow science pour permettre à l’humain de mieux analyser les données et coopérer avec la machine. En cherchant des analogies dans notre contexte particulier qui est le domaine de l’art, il est plus facile de se concentrer sur cet aspect de l’erreur comme outil d’apprentissage et donner place à l’expressivité de la machine. Les enjeux sont moins importants.
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Dans le cas de l’ordinateur par exemple, un des avantages est sa grande capacité d’analyse de masses des données. Cependant l’accumulation continuelle des données, identifiée actuellement sous le nom de ``big data”, pose des problèmes d’analyse. Aucune machine n’est capable d’interpréter des données sans l’aide de l’humain qui configure en amont les critères de l’analyse. Pour un concepteur, la phase où l’algorithme apprend puis s’entraîne pour s’améliorer, reste opaque. Nous assistons à des comportements et phénomènes stochastiques de la machine et leur effet sur la compréhension de l’humain.
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\textbf{
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Par cette thèse, mon but est d'interroger la façon dont les robots influencent des nouvelles formes d’expressivité corporelle dans une performance, par la suite des accidents qui surgissent dans ce type d’interaction.}
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@ -407,8 +407,8 @@ Dans son introduction au livre dédié à cette théorie\cite{Menary}, la positi
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\subsection{Cognitivisme}
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La théorie 4E de la cognition marque également une rupture avec la vision traditionnelle du cognitivisme- centré comme nous avons dit plus haut, autour de représentations et calculs mentaux.
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Courant apparu dans les années 1950, le cognitivisme a été promu entre outre par les recherches de Jean Piaget sur la biologie du développement et sur les découvertes en cybernétique, établie comme alternative à une science de l’esprit par Varela:
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Les préoccupations actuelles marquent une rupture avec la vision traditionnelle du cognitivisme, centré autour de représentations et calculs mentaux.
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Ce courant apparu dans les années 1950, a été promu entre outre par les recherches de Jean Piaget sur la biologie du développement et sur les découvertes en cybernétique, établie comme alternative à une science de l’esprit par Varela:
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\begin{quote}
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``The central intuition behind cognitivism is that intelligence—human
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@ -428,13 +428,6 @@ Les modèles théoriques et pratiques inspirés par le cognitivisme, parmi lesqu
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Un des objectifs du cognitivisme est de démontrer comment les
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états intentionnels qui ont des propriétés causales (ie. désirs, intentions), sont physiquement possibles et capables d'induire un comportement. Pour expliquer cela, Valera utilise la notion de \textit{calcul symbolique} où les calculs sont définis comme opérations sur des symboles qui respectent ou sont contraints par des valeurs sémantiques. Cependant il souligne combien c'est important de se rappelle qu’un ordinateur ne fonctionne que sur la forme physique des symboles qu’il calcule; il n’a pas accès à leur valeur sémantique. Avec le temps, l’idée que la logique ne suffit pas pour simuler et comprendre le fonctionnement du cerveau (car son fonctionnement est distributif) a fait émerger de points de vue contradictoires sur le cognitivisme.
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Dans le livre \textit{4E Cognition: Historical Roots, Key Concepts, and Central Issues}, Albert Newen, Shaun Gallagher, and Leon De Bruin offrent une perspective globale. Le chapitre \textit{Brain–Body–Environment Coupling and Basic Sensory} explore le concept d’intentionnalité propre à cette approche. Ainsi, l’hypothèse selon laquelle la perception est orientée vers l’action, conduit à considérer l’intentionnalité motrice comme facteur qui la facilité :
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\begin{quote}
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``The notion that perception is action-oriented leads to a consideration of a very basic motor intentionality —a concept that derives from phenomenology (e.g., Merleau-Ponty 2012), but that can also be found in pragmatists such as John Dewey. As Robert Brandom notes, citing Dewey, \textit{the most fundamental kind of intentionality (in the sense of directedness toward objects) is the practical involvement with objects exhibited
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by a sentient creature dealing skillfully with its world}(2008, p. 178). This captures a form of intentionality that is built into skillful bodily movement in tandem with environmental demands.”
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\end{quote}
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Pour moi, ce genre d’intentionnalité qui n'est pas le résultat d’un processus mental, peut devenir représentatif pour le geste dansé, mais aussi pour les robots. Alternativement, la notion d’incarnation, telle qu’elle est définie dans la théorie 4E, nécessite un couplage complexe entre cerveau, corps et environnement. D'une façon analogue, ce couplage est aussi la base de tout système robotique où les processus de computation internes sont en lien direct avec l’environnement.
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\textbf{Le rôle de l’affecte}
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Le concept d’affecte est également important pour les études en lien avec la théorie 4E de la cognition.
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@ -502,11 +495,31 @@ C’est également important de remarquer le fait que ces nouveaux paradigmes et
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Au sens large, elles ont également contribué à l'avènement des disciplines connexes, tels \textbf{les études sur la conscience}, dont les débats et arguments ont suivi de prêt ceux sur la cognition.
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\subsection{La boucle perception-action-cognition}
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Les chercheurs Chris D. Frith et Thomas Metzinger\cite{livre metzinger} avancent l’idée que la conscience en tant qu’expérience subjective, influence certains comportements. Ils abordent la question de la conscience du point de vue de la théorie de l’évolution, en précisant que sa présence, détectée chez certains animaux et humains, implique un ``certain avantage évolutif”. Ils identifient la relation perception-action-cognition
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comme cadre d’exploration pour les expériences subjectives:
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\begin{quote}
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``conscious
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experience could then be a single, generative model of reality including a mode
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of the self as currently acting, perceiving, and thinking.” (friston, p.194)
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\end{quote}
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Dans le livre \textit{4E Cognition: Historical Roots, Key Concepts, and Central Issues}, Albert Newen, Shaun Gallagher, and Leon De Bruin offrent une perspective globale sur ces questions. Le chapitre \textit{Brain–Body–Environment Coupling and Basic Sensory} explore le concept d’intentionnalité propre à cette approche. Ainsi, l’hypothèse selon laquelle la perception est orientée vers l’action, conduit à considérer l’intentionnalité motrice comme facteur qui la facilité :
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\begin{quote}
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``The notion that perception is action-oriented leads to a consideration of a very basic motor intentionality —a concept that derives from phenomenology (e.g., Merleau-Ponty 2012), but that can also be found in pragmatists such as John Dewey. As Robert Brandom notes, citing Dewey, \textit{the most fundamental kind of intentionality (in the sense of directedness toward objects) is the practical involvement with objects exhibited
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by a sentient creature dealing skillfully with its world}(2008, p. 178). This captures a form of intentionality that is built into skillful bodily movement in tandem with environmental demands.”
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\end{quote}
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Pour moi, ce genre d’intentionnalité qui n'est pas le résultat d’un processus mental, peut devenir représentatif pour le geste dansé, mais aussi pour les robots. Alternativement, la notion d’incarnation, telle qu’elle est définie dans la théorie 4E, nécessite un couplage complexe entre cerveau, corps et environnement. D'une façon analogue, ce couplage est aussi la base de tout système robotique où les processus de computation internes sont en lien direct avec l’environnement.
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\section{Définitions de la conscience}
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Avant de comprendre ce qu’est la conscience artificielle, nous nous interrogeons sur les caractéristiques de la conscience humaine.
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Souvent nous disons qu’un organisme vivant est \textbf{conscient lorsqu’il est éveillé}. Quelle sera alors le qualificatif pour les robots ou d’autres types d’organismes artificiels?
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Nous partons de l’hypothèse que pour les organismes vivants, chacun a son propre ressenti concernant sa conscience. Si pour l’intelligence, des propriétés tels : calcul mental, apprentissage et mémoire arrivent à mieux la définir, nous avons vu plus haut que pour la conscience ce qui est important c’est l’expérience subjective immédiate ou la \textit{qualia}.
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En parallèle avec l’intelligence, des processus comme la perception et la motricité sensorielle, la capacité de prédire l’environnement ou de témoigner des comportements complexes, structurent notre imaginaire autour de cette notion. Étant donné l’imprécision des concepts et la multiplicité des points de vue selon les disciplines, il semble peu probable que nous nous mettions d’accord sur une seule définition de la conscience dans notre étude.
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Ce qui m'intéresse plutôt, est de comprendre dans quelle mesure le dualisme corps-esprit et le matérialisme trouvent un écho dans l’exercice artistique que nous imaginons. Cet exercice prend appui sur plusieurs concepts propres à chaque vision (dualiste ou moniste) dans une tentative de les homogénéiser.
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@ -536,7 +549,7 @@ conscience détectée) caractérisé par des mouvements réflexes, et l’état
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et croyances; la connaissance que nous avons de nous-mêmes comme le narrateur de notre propre vie.” (paper vanhaudenhuyse p.529)
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\end{quote}
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Lorsque identifiés grâce à la neuro-imagerie fonctionnelle, les
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Lorsque identifiés grâce à la neuro-imagerie fonctionnelle, les
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processus autoréférentiels semblent présents seulement lors des états d’éveil actif. Dans la même mesure, lors des états de conscience altérés dont l’évolution n’est pas linéaire, le rapport à l’environnement est déterminant.
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\textbf{
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Je me demander alors quelle analogie appliquer à notre étude de cas- des robots actifs ou des robots en transe?}
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@ -737,26 +750,7 @@ Une des questions principales de cet recueil est
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relation action-conscience. P 266 Frist}
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\subsection{La boucle perception-action-cognition}
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Toujours dans le même livre, les chercheurs Chris D. Frith et Thomas Metzinger partent de l’idée que la conscience en tant qu’expérience subjective, influence certains comportements. Ainsi ils abordent la question de la conscience du point de vue de la théorie de l’évolution, en précisant que sa
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présence, détectée chez certains animaux et humains, implique un ``certain avantage évolutif”. Ils identifient la relation perception-action-cognition
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comme cadre d’exploration pour les expériences subjectives:
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\begin{quote}
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``conscious
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experience could then be a single, generative model of reality including a mode
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of the self as currently acting, perceiving, and thinking.” (friston, p.194)
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\end{quote}
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Dans le monde des machines, les résultats le plus concluants pour illustrer des
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processus mentaux sont dans le domaine de l’intelligence artificielle. Avant de
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comprendre ce qu’est la conscience artificielle, nous nous appuyons sur les
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résultats et les problématiques propres à ce domaine.
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\subsection{Homéostasie physiologique, IA et autopoièse}
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\subsection{Quand l'intelligence artificielle exclut la conscience}
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Le philosophe et psychologue Zoltan Torey, décrit dans son livre ``The crucible of consciousness”(2009) la difficulté des scientifiques d’argumenter l’existence de la conscience, au-delà du formalisme mathématico-logique. Pour lui le formalisme
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@ -774,10 +768,9 @@ Cela rejoint, au moins en partie, la visions de Michel Bitbol pour qui l’exp
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``Nous n’avons rigoureusement aucun critère nous permettant de savoir, ni même de deviner, qu’un artéfact fabriqué par nous est ou n’est pas doté de conscience phénoménale. Il est vrai que nous pourrions tomber dessus par hasard, et mettre en place les conditions d’une conscience phénoménale sans le faire exprès; mais dans ce cas, nul signe, pas le plus petit indice, ne nous permettrait de savoir que nous avons réussi (ou de savoir le contraire). C’est ce que signale à juste titre le neurobiologiste Jesse Prinz: \textit{À quel degré de proximité avec le
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cerveau humain un ordinateur doit-il parvenir, avant que nous puissions dire qu’il est probablement conscient? Il n’y a aucune manière de répondre à cette question.}”
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\cite{La conscience artificielle : Une critique pensée et vécue. Michel Bitbol Archives Husserl, France Chroniques Phénoménologiques, 2018}
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\cite{La conscience artificielle: Une critique pensée et vécue. Michel Bitbol Archives Husserl, France Chroniques Phénoménologiques, 2018}
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Pour aller plus loin, des chercheurs \cite{art multitudes} s'intérrogent sur la façon dont notre société s’est emparé du phénomène de l’intelligence artificielle, notamment sa branche connexionniste avec ses prédictions calculées et des ouvriers à la tâche qui nourrissent des algorithmes de machine learning (ML).
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Dans le monde des machines, les résultats le plus concluants pour illustrer des processus mentaux, sont dans le domaine de l’intelligence artificielle. Pour aller plus loin, des chercheurs \cite{art multitudes} s'intérrogent sur la façon dont notre société s’est emparé du phénomène de l’intelligence artificielle, notamment sa branche connexionniste avec ses prédictions calculées et des ouvriers à la tâche qui nourrissent des algorithmes de machine learning (ML).
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Puisque cela se répercute dans toutes les domaines de nos vies, ils prônent une culture critique de l’IA, et les biais statistiques que cela engendre, en prenant conscience du fait que ``nous sommes les sens et la conscience des
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machines”.
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Ainsi la perspective d’une \textit{weak AI}, où les programmes simulent et modélisent la pensée humaine, prédomine celle de \textit{strong AI}, où les programmes ``pensent” par elles-mêmes.
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@ -823,17 +816,23 @@ obédiences.”
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\end{quote}
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\cite{Kyrou}
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La perspective théorique que dans un futur plus ou
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moins lointain, un autre type d’intelligence- plurielle, imprévisible et complémentaire à l’intelligence humaine- verra le jour nous réconforte. \textbf{mettre passage IA extended?}
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Ainsi l’intelligence artificielle connexionniste transpose le modèle des réseaux de neurones et leur
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L’intelligence artificielle connexionniste transpose le modèle des réseaux de neurones et leur
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façon de traiter l’information basée sur des calculs à des machines, tandis que l’intelligence artificielle symbolique traite cette information par la manipulation de symboles en explorant des données massives sur le comportement humain.
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La perspective théorique que dans un futur plus ou
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moins lointain, un autre type d’intelligence- plurielle, imprévisible et complémentaire à l’intelligence humaine- verra le jour, nous réconforte.
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Entre ce qu’il a été défini comme \textit{l’IA symbolique}, \textit{l’IA numérique} et la polarité entre ces deux approches exclusives - une alternative comme le concept d' \textit{intelligence extensive}(IE) où ``Extended Intelligence” en anglais- vise l’amélioration des capacités humaines en interaction avec des agents non-humains. Plus concrètement, en lieu d’être en compétition directe avec l’intelligence humaine, l’IE cherche à la sublimer. Cette approche utilise l’erreur comme outil d’apprentissage et intègre des principes de \textit{slow science}\cite{i.stingers} pour permettre à l’humain de mieux intégrer les données de son environnemt pour coopérer avec la machine. En cherchant des analogies dans notre contexte particulier qui est le domaine de l’art, il est plus facile de se concentrer sur cet aspect de l’erreur comme outil d’apprentissage et donner place à l’expressivité de la machine. Les enjeux sont moins importants.
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\section{L'héritage de la cognition incarnée et les robots}
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\section{Embodiment. Body schema vs. Body image}
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\subsection{Par le corps, la cognition peut amener à la conscience}
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Comme nous avons vu auparavant, le début des années 1990 est marqué par la publication de plusieurs ouvrages comme celles de Brooks, Dreyfus et Varela, Thompson \& Rosch sur une possible conscience des machines. Autour de \textbf{embodied cognition}, la communauté scientifique met ensemble des théories en sciences cognitives, informatique et phénoménologie. Une des derniers tendances est le rapprochement avec l’autonomie biologique et la subjectivité comme nouvelle interprétation de de la cognition incarnée\cite{Ziemke AI}.
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Le début des années 1990 est marqué par la publication de plusieurs ouvrages comme celles de Brooks, Dreyfus et Varela, Thompson \& Rosch. Autour du terme de cognition incarnée, en anglais \textbf{embodied cognition}, la communauté scientifique englobe des notions en sciences cognitives, informatique et phénoménologie mais aussi linguistique et mysticisme oriental parmi autres. Trente ans plus tard, l’artiste et chercheur Simon Penny va plus loin dans l’appréhension du phénomène de la conscience en le liant à celui de la cognition:
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L'artiste et chercheur Simon Penny va plus loin dans l’appréhension du phénomène de la conscience:
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\begin{quote}
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``Cognition is held not to occur (exclusively) in the head or necessarily in some immaterial space of logical manipulation of symbolic tokens. These approaches propose, in different ways, that cognition is embodied; integrated with non-neural bodily tissues; or extends into artifacts, the designed environment,social systems, and cultural networks (...) We cannot meaningfully
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speak of intelligence as occurring exclusively inside the skull, connecting to the body and the world via mechanistic sensors and effectors. On the contrary, cognition is biologically material and embodied, and discussing it outside such contexts is of dubious value. Furthermore, cognition is dynamic; it occurs as a
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@ -844,10 +843,21 @@ unremarked.”
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Simon Penny in Making Sense: Cognition, Computing, Art, and
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Embodiment (2019)
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Dans son livre \textit{How the body shapes the mind} (2006), le philosophe Shaun Gallagher avance l’idée que la compréhension scientifique et phénoménologique du corps est essentielle pour comprendre des phénomènes tels que la conscience ou la
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cognition. Son approche vise à développer un vocabulaire commun inspiré par:
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\begin{quote}
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``les processus cérébraux en neurosciences, les expressions comportementales en psychologie, les préoccupations de conception en intelligence artificielle et en robotique, et les débats sur l’expérience incarnée dans la phénoménologie et la philosophie de l’esprit”.
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\end{quote}
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Gallagher analyse des phénomènes tels l’apprentissage de nouveau-nés par l’imitation, la conscience de soi, le libre
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arbitre, la cognition sociale et l’intersubjectivité, la perception intermodale pour en citer quelques-unes des thématiques abordées. Il aborde ces sujets au travers des concepts comme \textit{l'image corporelle} et {le schéma corporel},
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la proprioception et \textbf{la théorie de l’enactivisme}.
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\subsection{How the body shapes the mind}
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Dans son livre, Gallagher présente le rôle du schéma corporel dans une gamme de fonctions cognitives perceptives, parmi lesquelles la différenciation de soi et des autres.
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Une de ses hypothèses est la théorie de l’ancrage physique, ou en
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anglais \textit{the physical grounding hypothesis} (PGH). Cette théorie stipule que le contenu et le fonctionnement de l’esprit
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sont fondés sur les propriétés physiques et l’expérience incarnée de l’agent. Loin de promouvoir l’influence du physique sur le mental, Gallagher souligne la complexité des facteurs impliquées dans toute explication adéquate de la cognition.
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Entre outre le chercheur présente le rôle du schéma corporel dans une gamme de fonctions cognitives perceptives, parmi lesquelles la différenciation de soi et des autres.
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\begin{quote}
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``In the beginning, that is, at the time of our birth, our human
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capacities for perception and behavior have already been shaped by our movement.
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@ -865,21 +875,7 @@ intentional action, and that propels it into a human world.”
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\end{quote}
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Dans son livre \textit{How the body shapes the mind}, le philosophe Shaun Gallagher avance l’idée que la compréhension scientifique et phénoménologique du corps est essentielle pour comprendre des phénomènes tels que la conscience ou la
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cognition. Son approche vise à développer un vocabulaire commun inspiré par:
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\begin{quote}
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``les processus cérébraux en neurosciences, les expressions comportementales en psychologie, les préoccupations de conception en intelligence artificielle et en robotique, et les débats sur l’expérience incarnée dans la phénoménologie et la philosophie de l’esprit”.
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\end{quote}
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Entre outre, son livre traite des phénomènes tels l’apprentissage de nouveau-nés par l’imitation, la conscience de soi, le libre
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arbitre, la cognition sociale et l’intersubjectivité, la perception intermodale pour en citer quelques-unes des thématiques abordées. Gallagher aborde ces sujets au travers des concepts comme \textit{l'image corporelle} et {le schéma corporel},
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la proprioception et la théorie de l’enactivisme.
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Une de ses hypothèses est la théorie de l’ancrage physique, ou en
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anglais \textit{the physical grounding hypothesis} (PGH). Cette théorie stipule que le contenu et le fonctionnement de l’esprit
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sont fondés sur les propriétés physiques et l’expérience incarnée de l’agent.
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Loin de promouvoir l’influence du physique sur le mental, Gallagher souligne la complexité des facteurs impliquées dans toute explication adéquate de la cognition.
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Plus loin, le chercheur décrit le concept de schéma corporel et sa différence par rapport à l’image corporelle. Ainsi dans son acceptation, \textbf{le schéma corporel} est un système de capacités sensori-motrices, englobant tous les aspects non-conscients du contrôle moteur, y compris les processus sous-corticaux, pré-moteurs et moteurs dans le cerveau. Il mentionne également les systèmes d’information nécessaires au bon fonctionnement de ces processus. Il distingue le concept de schéma corporel de celui \textbf{d’image corporelle} vu comme résultat
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Plus loin, il décrit le concept de schéma corporel et sa différence par rapport à l’image corporelle. Ainsi dans son acceptation, \textbf{le schéma corporel} est un système de capacités sensori-motrices, englobant tous les aspects non-conscients du contrôle moteur, y compris les processus sous-corticaux, pré-moteurs et moteurs dans le cerveau. Il mentionne également les systèmes d’information nécessaires au bon fonctionnement de ces processus. Il distingue le concept de schéma corporel de celui \textbf{d’image corporelle} vu comme résultat
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des expériences perceptives du corps. Gallagher distingue les différences entre les deux termes au niveau conceptuel, mais aussi au niveau empirique donnant l’exemple d’un patient qui dans un état de négligence ne se préoccupe de son image de soi pour se laver ou s’habiller. Cependant ses capacités motrices
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telles que la marche ou les tâches bimanuelles telles restent intactes et il les exerce. Cela montre que même si l’image corporelle est altérée ou endommagée, le schéma corporel reste intact.
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@ -890,23 +886,14 @@ après la naissance, d’habitude après une intervention chirurgicale, un acci
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de membres fantômes, des informations contradictoires entre la proprioception(qui pourrait indiquer la présence d’un membre) et la vision (qui l’infirme) se basent sur la vision.
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\subsection{Théories sur l’enaction}
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\subsection{Pourquoi l’intelligence a besoin d’un corps ?}
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Les paradigmes sur l’énaction, en anglais \textbf{the enactive theory}, ont émergé avec la publication
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du livre \textit{The Embodied Mind} que nous avons déjà mentionné plus haut.
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Cette théorie stipule que les expériences perceptives ne sont pas des événements internes dans notre tête, mais plutôt des actions que nous produisons à travers notre exploration sensorimotrice de l’ environnement. Dernièrement les sciences cognitives se sont orientées vers l’autonomie biologique et la subjectivité
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comme concepts clés de la cognition incarnée\cite{Ziemke AI}.
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\subsection{Anthropomorphism. Animacy and agency}
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Pourquoi l’intelligence a besoin d’un corps ?
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Dans leur livre \textit{How the body shapes the way we think} (2006), Rolf Pfeifer et Josh Bongard soulignent l’importance de la morphologie du corps et ainsi de l’embodiment sur l’intelligence d’un système. Leur point de départ est le fonctionnement humain qu’ils extrapolent aux machines, avec l’idée que pour être
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intelligent, nous avons besoin d’un corps physiques:
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du livre \textit{The Embodied Mind} (1992) que nous avons déjà mentionné plus haut. Ainsi nous découvrons que les expériences perceptives ne sont pas des événements internes dans notre tête, mais plutôt des actions que nous produisons à travers notre exploration sensorimotrice de l’ environnement.
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Dans leur livre \textit{How the body shapes the way we think} (2006), Rolf Pfeifer et Josh Bongard soulignent l’importance de la morphologie du corps et ainsi de l’embodiment, sur l’intelligence d’un système. Leur point de départ est le fonctionnement humain qu’ils extrapolent aux machines, avec l’idée que \textbf{pour être
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intelligent, nous avons besoin d’un corps physique}:
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\begin{quote}
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``One of the most elementary capacities of any creature is categorization: the ability to make distinctions in the real world. If we cannot distinguish food from nonfood, dangerous from safe objects and situations, our parents from other people, or our home from the rest of the world, we are not going to survive for
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very long. Likewise, robots incapable of making basic distinctions, e.g., a household robot that cannot distinguish garbage from antiques, a vacuum cleaner
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@ -916,17 +903,61 @@ real world, the body is stimulated in very particular ways, and this stimulation
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(How the body, p.2)
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\end{quote}
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Indépendamment des multiples perspectives et définitions impliquées dans le concept d’ intelligence, ce que Pfeifer et Bongard considèrent intuitivement comme \textit{intelligent} est investi par deux caractéristiques: la capacité d’adaptation et la diversité. Plus concrètement, les agents intelligents se
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conforment toujours aux exigences physiques et les règles sociales de leur environnement, et exploiter ces règles pour produire différents comportements selon le contexte:
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\textbf{Artificial emotions and sociable robots}
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Le chercheur Tom Ziemke, professeur en cognitive system spécialiste dans la recherche de formes incarnées de conscience ou en anglais \textit{embodied cognition} parle de la relation entre l’IA incarnée dans des dispositifs physiques et la biologie synthétique. Selon lui, un programme qui assure une relation entre le robot et son environnement via des capteurs et actionneurs, représente une forme d’IA incarnée. Son travail, inspiré par F.J.
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Varela, lie l’intelligence à l’état \textbf{d’autopoiese} comme façon d’organiser la vie. Ziemke se demande si la conscience est essentiellement liée au domaine du vivant, ou \textbf{si tout système autonome auto-référentiel est capable d’une forme de conscience}.
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\begin{quote}
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``All animals, humans, and robots have to comply with the fact that there is gravity and friction, and that locomotion requires energy: there is simply no way out of it. But adapting to these constraints and exploiting them in particular ways opens up the possibility of walking, running, drinking from a cup, putting dishes on a table, playing soccer, or riding a bicycle. Diversity
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means that the agent can perform many different types of behavior so that he—or she or it—can react appropriately to a given situation. An agent that only walks, or only plays chess, or only runs is intuitively considered less intelligent than one that can also build toy cars out of a Lego kit, pour beer into a glass, and give a lecture in front of a critical audience. Learning,
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which is mentioned in many definitions of intelligence, is a powerful means for increasing behavioral diversity over time.” (Rolf Pfeifer et Josh Bongard p.16)
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\end{quote}
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Indépendamment des multiples perspectives et définitions impliquées dans le concept d’intelligence, ce que Pfeifer et Bongard considèrent intuitivement comme \textit{intelligent} est investi par deux caractéristiques: la capacité d’adaptation et la diversité. Plus concrètement, les agents intelligents se
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conforment toujours aux exigences physiques et les règles sociales de leur environnement, et exploiter ces règles pour produire différents comportements selon le contexte:
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\subsection{Le libre arbitre vs ``the readiness potential”}
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\subsection{Cognitive developmental robotics (CDR)}
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\begin{quote}
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``Ce processus de reconnaissance de soi est de plus en plus étudié en robotique pour mimer le développement des capacités motrices et d’interaction sociale chez l’enfant. Mais de telles corrélations statistiques entre ce qui est perçu par les caméras du robot et ses ordres moteurs peuvent être calculées sans une quelconque notion de conscience de soi. Ici, la mesure du degré d’information
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intégrée dans le programme informatique du robot apporterait une réponse quantitative et précise sur le degré de conscience attendu en lien avec un tel processus.”
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prof. Raja Chatila, ISIR et le test du miroir, 2016
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\end{quote}
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Prof. Asada supervise également des études sur le développement de l’empathie artificielle et le rôle de la \textit{contagion émotionnelle} dans la mimique motrice.
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Il implémente des processus de cognition que les bébés développent dans leurs premiers mois, à des robots artificiels. L’évolution corporelle et la croissance des humains est pour lui un des concepts clé de la robotique cognitive.
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\begin{quote}
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``Cognitive Developmental Robotics aims at understanding human cognitive developmental process by synthetic or constructive approaches. Its core ideas are \textit{physical embodiment} and \textit{social interaction} that enable information
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structuring through interactions with the environment, including other agents.”
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prof. Minoru Asada, SISReCPost-cognitivisme
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\end{quote}
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\subsection{Behavior-based robotics(BBR)}
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La robotique basée sur le comportement s’inspire des systèmes biologiques et souvent du monde animal (comme le comportement des insectes) pour construire des dispositifs réactifs à l’environnement. Un des caractéristiques les plus importantes de cette discipline est \textit{l’adaptabilité} des systèmes qui en font partie. Ainsi, les robots basés sur le comportement sont moins dotés avec de la puissance de calcul pour réaliser des actions et leur comportement émerge des interactions qu’ils ont avec l’environnement. Le type d’intelligence artificielle qui opère dans ces systèmes est inspiré par la branche de
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l’IA faible. Leur programmation contient un set de base de comportements spécifiques, selon l’environnement où ils opèrent et les problèmes qu’ils doivent résoudre.
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Quand un comportement n’est pas adapté à un contexte particulier, ils s’appuient sur des erreurs pour améliorer leur modèle interne.
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Le fondateur de cette discipline est Rodney Brooks, qui par ses expérimentations au Massachusetts Institute of Technology, dans les années 1980, a mis les bases de la robotique basée sur le comportement. Ses premiers robots, construits à roues et à pattes, ont été construits suite à ses observations des
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comportements anthropomorphiques - éviter un obstacle, s’approcher d’une source de lumière, chercher à économiser sa batterie lors de longs trajets etc.
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Une des influences de Brooks est le travail de neurophysiologiste et pionnier de la robotique W. Gray Walter. Fin des années 1940, Gray Walter a développé un certain nombre de robots simples basés sur des comportements ressemblant à des
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animaux. Ces prototypes de robots ont aidé Gray Walter à mieux comprendre le fonctionnement du cerveau des animaux, par des modèles simples de leurs opérations de base. Les plus connus sont Elmer et Elsie (abréviation de ELectro MEchanical Robots, Light Sensitive), recouverts d’une coque en plastique
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transparent similaire aux tortues. Enfant, Brooks a lu son livre \textit{The Living Brain}, pour ensuite construire ses propres prototypes.
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Connu pour sa critique de l’IA symbolique, Brooks voit la logique et le raisonnement comme des processus mentaux propres aux humains. Au lieu de se focaliser sur le traitement des symboles, les représentations internes et la cognition, il propose de construire des modèles basés sur l’interaction avec le
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monde réel. Ces modèles ont inspiré les théories sur l’incorporation et l ’intelligence incarnée.\hfill
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\textbf{Schema distributed intelligence Brooks}
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À leur tour, ces théories ont donné suite à des innovations dans le domaine de l’intelligence artificielle au cours des trois dernières décennies. Selon\cite{Ziemke}, l’approche de l’intelligence incarnée, en anglais \textit{embodied AI} s’est imposée comme une méthodologie fiable pour comprendre la cognition et ainsi résoudre les problèmes fondamentaux et paradoxes de l’IA traditionnelle tels \textit{The Chinese Room Argument} mentionné plus haut.
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\textbf{Le libre arbitre vs ``the readiness potential”}
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Pour aller plus loin et illustrer leur point de vue sur la dualité corps-esprit, ils citent l’expérience du neurologue Benjamin Libet qui, avec ses collègues, s'intéressent aux phénomènes qui opérant dans le cerveau au moment où une action intentionnelle a lieu. Plus spécifiquement, l’expérience demande aux participants de bouger leur doigt spontanément, quand ils veulent. En parallèle,
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ils regardent une horloge avec un point de lumière tournant, afin d’indiquer l’endroit où est le point sur l’horloge lorsqu’ils prennent leur décision consciente de vouloir exécuter un mouvement de doigt.\smallskip
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@ -947,12 +978,11 @@ equivalent in a robot would be the relation between the robot’s actions and it
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control program.” (Rolf Pfeifer et Josh Bongard p.18)
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\end{quote}
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Pour illustrer cela, ils font une comparaison entre l’action d’attraper un verre par un humain et par un robot. Si pour l’humain, le tissu de ses bout des doigts s’adapte à la forme du verre, le calcul de forces à appliquer se fait en conséquence. Cependant pour une main de robot le tissu est rigide, il n’y a pas
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cette possibilité d’adaptation et plus souvent le verre se casse car la force appliquée n’est pas la bonne. Ainsi ils argumentent l’hypothèse que l’intelligence humaine est distribuée dans tout le corps, et pas que dans le cerveau.
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Concernant la capacité de robots d’entreprendre des actions, traduit ici comme détermination de l’anglais agency, Ziemke affirme:
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Concernant la capacité de robots d’entreprendre des actions, traduit ici comme \textit{détermination} de l’anglais \textit{agency}, Ziemke affirme:
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\begin{quote}
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``The idea behind this approach can be summarized by the slogan that perceiving is a way of acting; or more precisely, \textit{what we perceive is determined by what we do (or what we know how to do}. In other words, it is claimed that perception is a skillful mode of exploration of the environment which draws on an implicit understanding of sensorimotor regularities, that is, perception is
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@ -965,62 +995,13 @@ Pour continuer cette idée, le chercheur se demande si les boucles
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sensorimotrices disposent des moyens conceptuels pour distinguer les actions intentionnelles d’un agent autonome des mouvements accidentels.
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\section{L’Effet du mouvement et du toucher sur l’acceptation des robots }
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Qu’il s’agisse d’un objet mobile avec une source d’énergie, programmé pour \textit{sentir} et \textit{interagir} avec son environnement\cite{A. Mayor, Gods and robots: myths, machines} ou d’un agent capable de percevoir son environnement par des capteurs et d'agir sur cet environnement par l’intermédiaire d’effecteurs, les robots font l'objet de multiple définitions.
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Qu’il s’agisse d’un objet mobile avec une source d’énergie, programmé pour \textit{sentir} et \textit{interagir} avec son environnement\cite{A. Mayor, Gods and robots: myths, machines} ou d’un agent capable de percevoir son environnement par des capteurs et d'agir sur cet environnement par l’intermédiaire d’effecteurs, les robots fascinent notre imagination.
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Selon la définition de Russell et Norvig et leur sur papier
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l’intelligence artificielle citée par Pfeifer et Bongard, les robots ont fait immersion dans notre réalité depuis quelques décennies déjà. Indépendamment du fait qu’ils exécutent du travail utile pour les humains comme imaginé initialement par l’écrivain tcheque qui a donné leur nom\cite{kopek}, leur place dans notre société est désormais acquise. Pour l'instant, nous attendons de ces robots qu’ils exécutent des actions précises. Cependant il est possible qu’un jour ils seront capables de nous surprendre en proposant des idées ou des comportements inattendus.
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Selon Russell et Norvig et leur sur papier
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l’intelligence artificielle\cite{ Pfeifer et Bongard}, les robots influencent notre sens du réel et la réalité depuis quelques décennies déjà. Indépendamment du fait qu’ils exécutent du travail utile pour les humains comme imaginé initialement par l’écrivain tcheque qui a donné leur nom\cite{kopek}, leur place dans notre société est désormais acquise. Pour l'instant, nous attendons de ces robots qu’ils exécutent des actions précises. Cependant il est possible qu’un jour, ils seront capables de nous surprendre en proposant des idées ou des comportements inattendus.
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\subsection{La robotique basée sur le comportement. Behavior-based robotics (BBR)}
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La robotique basée sur le comportement s’inspire des systèmes biologiques et souvent du monde animal (comme le comportement des insectes) pour construire des dispositifs réactifs à l’environnement. Un des caractéristiques les plus importantes de cette discipline est \textit{l’adaptabilité} des systèmes qui en font partie. Ainsi, les robots basés sur le comportement sont moins dotés avec de la puissance de calcul pour réaliser des actions et leur comportement émerge des interactions qu’ils ont avec l’environnement. Le type d’intelligence artificielle qui opère dans ces systèmes est inspiré par la branche de
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l’IA faible. Leur programmation contient un set de base de comportements spécifiques, selon l’environnement où ils opèrent et les problèmes qu’ils doivent résoudre.
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Quand un comportement n’est pas adapté à un contexte particulier, ils s’appuient sur des erreurs pour améliorer leur modèle interne.
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Le fondateur de cette discipline est Rodney Brooks, qui par ses expérimentations au Massachusetts Institute of Technology, dans les années 1980, a mis les bases de la robotique basée sur le comportement. Ses premiers robots, construits à roues et à pattes, ont été construits suite à ses observations des
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comportements anthropomorphiques - éviter un obstacle, s’approcher d’une source de lumière, chercher à économiser sa batterie lors de longs trajets etc.
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Une des influences de Brooks est le travail de neurophysiologiste et pionnier de la robotique W. Gray Walter. Fin des années 1940, Gray Walter a développé un certain nombre de robots simples basés sur des comportements ressemblant à des
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animaux. Ces prototypes de robots ont aidé Gray Walter à mieux comprendre le fonctionnement du cerveau des animaux, par des modèles simples de leurs opérations de base. Les plus connus sont Elmer et Elsie (abréviation de ELectro MEchanical Robots, Light Sensitive), recouverts d’une coque en plastique
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transparent similaire aux tortues. Enfant, Brooks a lu son livre \textit{The Living Brain}, pour ensuite construire ses propres prototypes.
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Connu pour sa critique de l’IA symbolique, Brooks voit la logique et le raisonnement comme des processus mentaux propres aux humains. Au lieu de se focaliser sur le traitement des symboles, les représentations internes et la cognition, il propose de construire des modèles basés sur l’interaction avec le
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monde réel. Ces modèles ont inspiré les théories sur l’incorporationet l ’intelligence incarnée.\hfill
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\textbf{Schema distributed intelligence Brooks}
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À leur tour, ces théories ont donné suite à des innovations dans le domaine de l’intelligence artificielle au cours des trois dernières décennies. Selon\cite{Ziemke}, l’approche de l’intelligence incarnée, en anglais \textit{embodied AI} s’est imposée comme une méthodologie fiable pour comprendre la cognition et ainsi résoudre les problèmes fondamentaux et paradoxes de l’IA traditionnelle tels \textit{The Chinese Room Argument} mentionné plus haut.
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\subsection{Cognitive developmental robotics}
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\begin{quote}
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``Ce processus de reconnaissance de soi est de plus en plus étudié en robotique pour mimer le développement des capacités motrices et d’interaction sociale chez l’enfant. Mais de telles corrélations statistiques entre ce qui est perçu par les caméras du robot et ses ordres moteurs peuvent être calculées sans une quelconque notion de conscience de soi. Ici, la mesure du degré d’information
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intégrée dans le programme informatique du robot apporterait une réponse quantitative et précise sur le degré de conscience attendu en lien avec un tel processus.”
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prof. Raja Chatila, ISIR et le test du miroir, 2016
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\end{quote}
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Prof. Asada supervise également des études sur le développement de l’empathie artificielle et le rôle de la \textit{contagion émotionnelle} dans la mimique motrice.
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Il implémente des processus de cognition que les bébés développent dans leurs premiers mois, à des robots artificiels. L’évolution corporelle et la croissance des humains est pour lui un des concepts clé de la robotique cognitive.
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\begin{quote}
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``Cognitive Developmental Robotics aims at understanding human cognitive developmental process by synthetic or constructive approaches. Its core ideas are \textit{physical embodiment} and \textit{social interaction} that enable information
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structuring through interactions with the environment, including other agents.”
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prof. Minoru Asada, SISReCPost-cognitivisme
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\end{quote}
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\subsection{Artificial emotions and sociable robots}
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\subsection{Symmetry and synchrony }
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Le rôle du mouvement sur la conscience de soi
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Le chercheur Tom Ziemke, professeur en cognitive system spécialiste dans la recherche de formes incarnées de conscience ou en anglais \textit{embodied cognition} parle de la relation entre l’IA incarnée dans des dispositifs physiques et la biologie synthétique. Selon lui, un programme qui assure une relation entre le robot et son environnement via des capteurs et actionneurs, représente une forme d’IA incarnée. Son travail, inspiré par F.J.
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Varela, lie l’intelligence à l’état \textbf{d’autopoiese} comme façon d’organiser la vie. Ziemke se demande si la conscience est essentiellement liée au domaine du vivant, ou \textbf{si tout système autonome auto-référentiel est capable d’une forme de conscience}.
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\section*{Conclusion}
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@ -1032,129 +1013,64 @@ Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Sed eget erat tortor. M
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\chapter{Robots sur scène}
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L’état d’art de ce chapitre se concentre sur le lien entre le mouvement du corps
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humain, l’appréhension des enjeux que cela engendre pour la robotique puis
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l’incorporation ou l’embodiment (citer) acquis à travers la danse, dans le
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contexte des spectacles avec des robots [38]–[41]. Dans son livre "La robotique
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: une récidive d’Héphaïstos !” [42] Jean-Paul Laumond décrit la controverse
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entre la science- dont l’objectif est de déduire” par rapport à la technologie
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- préoccupé davantage par le faire ” et les observations empiriques. Pour lui,
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la robotique est née de la tension entre ces deux approches contemporaines qui
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correspondent à une phénoménologie de la robotique ”, pour citer Laumond,
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différente de la robotique inspirée des lois naturelles, regroupés sous le terme
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de bio-robotique ”. Néanmoins ces deux disciplines s’inspirent à leur tour de
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la physique, de la biologie, des neurosciences, de la psychologie et d’autres
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théories complémentaires. Ainsi, la robotique peut être considérée comme un
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moyen de comprendre et de mettre en œuvre la complexité du vivant, à travers un
|
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mélange des savoirs-faire et des pratiques. Dans une démarche parallèle, proche
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d’une approche sociologique, la complexité du vivant pourrait être appréhendée
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aussi par l’art, comme discipline [44] à travers ses intentions spéculatives
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et provocatrices ” [43]. L’artiste Simon Penny utilise la dichotomie entre une
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forme de savoir qui réside dans l’abstraction et une autre qui réside dans la
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réalité concrète du monde [43] pour introduire un concept émergent qu’il a
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intitulé la robotique culturelle ”. Ce concept met en avant le lien entre les
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robots et les sociétés dans lesquelles ces derniers évoluent. Si dans les
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premiers chapitres nous avons pu comprendre le contexte artistique que cette
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thèse défend, le suivant chapitre traite du rapport au corps dans la robotique
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L’état d’art de ce chapitre se concentre sur le lien entre le mouvement du corps humain, l’appréhension des enjeux que cela engendre pour la robotique puis l’incorporation ou l’embodiment\cite{} acquis à travers la danse, dans le
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contexte des spectacles avec des robots\cite{38–41}. Dans son livre \textit{La robotique
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: une récidive d’Héphaïstos!}(2012) Jean-Paul Laumond décrit la controverse entre la science- ``dont l’objectif est de déduire” par rapport à la technologie- ``préoccupé davantage par le faire ” et les observations empiriques. Pour lui, la robotique est née de la tension entre ces deux approches contemporaines, inspirées des lois naturelles. Néanmoins ces deux disciplines s’inspirent à leur tour de la physique, de la biologie, des neurosciences, de la psychologie et d’autres théories complémentaires. Ainsi, la robotique peut être considérée comme un moyen de comprendre et de mettre en œuvre la complexité du vivant, à travers un
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mélange des savoirs-faire et des pratiques.\smallskip
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Dans une démarche parallèle, proche d’une approche sociologique, cette complexité du vivant pourrait être appréhendée
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aussi par l’art, comme discipline\cite{44} à travers ``ses intentions spéculatives et provocatrices”\cite{43}. L’artiste Simon Penny utilise la dichotomie entre une
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forme de savoir qui réside dans l’abstraction et une autre qui réside dans la réalité concrète du monde\cite{43} pour introduire un concept émergent qu’il a
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intitulé la \textbf{robotique culturelle}. Ce concept met en avant le lien entre les robots et les sociétés dans lesquelles ces derniers évoluent. Si dans les premiers chapitres nous avons pu comprendre le contexte artistique que cette thèse défend, le
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présent chapitre traite du rapport du corps dans la robotique
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et les éventuels enjeux que cela soulève.
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\subsection{La biomécanique comme façon d’appréhender le corps}
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Le terme biomécanique regroupe la biologie comme science du vivant et la
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mécanique comme science physique d’étude du mouvement- entre ses déformations et
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ses états d’équilibre. Au sens large, cette discipline étudie la physiologie du
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mouvement dans le corps humain avec ses fonctions et ses propriétés respectives.
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Des disciplines comme la robotique, la médecine ou le design s’appuient sur des
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principes de biomécanique pour mieux construire leurs hypothèses de recherche.
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Dans le domaine artistique, les danseurs et les metteurs en scène se sont
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également intéressés à la biomécanique pour développer leurs pratiques.
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Le terme biomécanique regroupe la biologie comme science du vivant et la mécanique comme science physique d’étude du mouvement- entre ses déformations et ses états d’équilibre. Au sens large, cette discipline étudie la physiologie du mouvement dans le corps humain avec ses fonctions et ses propriétés respectives.
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Des disciplines comme la robotique, la médecine ou le design s’appuient sur des principes de biomécanique pour mieux construire leurs hypothèses de recherche.
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Dans le domaine artistique, les danseurs et les metteurs en scène se sont également intéressés à la biomécanique pour développer leurs pratiques.
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\subsubsection{Meyerhold et son approche sociologique}
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La biomécanique a aussi donné nom à une discipline enseignée par le metteur en
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scène russe Vsevolod Emilievitch Meyerhold. Cette discipline fait son apparition
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au début du XXe siècle et cultive une conscience de soi dans l’espace ainsi
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qu’un travail plastique et rythmique de l’acteur. Inspirée entre autres par la
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commedia dell’arte et du travail des danseuses Isadora Duncan et Loïe Fuller,
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cette méthode d’entraînement physique permet aux acteurs de développer leur
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coordination et leur sens du rythme sur le plateau.
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La biomécanique a aussi donné nom à une discipline enseignée par le metteur en scène russe Vsevolod Emilievitch Meyerhold. Cette discipline fait son apparition au début du XXe siècle et cultive une conscience de soi dans l’espace ainsi qu’un travail plastique et rythmique de l’acteur. Inspirée entre autres par la
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commedia dell’arte et du travail des danseuses Isadora Duncan et Loïe Fuller, cette méthode d’entraînement physique permet aux acteurs de développer leur coordination et leur sens du rythme sur le plateau.
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En comparaison avec d’autres éléments du théâtre, Meyerhold considérait le
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mouvement scénique comme un des moyens d’expression les plus puissants. Ainsi
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il dirige entre 1914 et 1917, dans son studio à Pétersbourg une série d’études
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de pantomime accompagnées au piano. Parmi ces exercices- Les Deux Smeraldina”,
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Le poignard” ou La gifle”- reposent sur des activités corporelles comme le
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de pantomime accompagnées au piano. Parmi ces exercices- ``Les Deux Smeraldina”,
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``Le poignard” ou ``La gifle”- reposent sur des activités corporelles comme le
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bond ou la chute ainsi que des éléments d’acrobatie avec différents objets liés
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à la tradition théâtrale- l’epée, la cape ou la canne. Par ces partitions
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rigoureuses, l’acteur est censé comprendre l’importance des différents éléments
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du corps les uns par rapport aux autres. Un exemple que Meyerhold citait lors de
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ses exercices fait référence à l’importance des détails- quand le petit doigt
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bouge, le corps entier doit supporter ce mouvement, pour rendre le petit doigt
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visible jusqu’au fond de la salle. La plupart de ces exercices se font en
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groupe, même si elles ne requièrent qu’une seule personne pour les pratiquer.
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Lorsqu’une personne finit sa pratique, le reste du groupe reprend la totalité de
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l’étude une seconde fois, pour enrichir les variations de propositions. Le
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poignard” et La gifle” sont deux études qui s’exécutent en paire, pour
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à la tradition théâtrale- l’épée, la cape ou la canne. Par ces partitions rigoureuses, l’acteur est censé comprendre l’importance des différents éléments du corps les uns par rapport aux autres. Un exemple que Meyerhold citait lors de ses exercices fait référence à l’importance des détails- quand le petit doigt
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bouge, le corps entier doit supporter ce mouvement, pour rendre le petit doigt visible jusqu’au fond de la salle.
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La plupart de ces exercices se font en groupe, même si elles ne requièrent qu’une seule personne pour les pratiquer.
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Lorsqu’une personne finit sa pratique, le reste du groupe reprend la totalité de l’étude une seconde fois, pour enrichir les variations de propositions. ``Le
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poignard” et ``La gifle” sont deux études qui s’exécutent en paire, pour
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travailler la coordination et la précision entre les partenaires. L’élément clé
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de la pratique de Meyerhold est ainsi le corps de l’acteur, considéré comme un
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matériau à travailler individuellement mais aussi collectivement comme l’affirme
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Béatrice Picon-Vallin: Le travail physique de l’acteur, découpé en segments
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d’actions précisément délimités dans l’espace et dans le temps se caractérise
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encore par un montage de matériaux hétérogènes unifiés par le rythme de l’action
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et l’ironie de l’acteur : combinaison de techniques appartenant à différents
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métiers du spectacle, de registres vocaux variés, création d’une sorte d’
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acteur collectif ”. Les meilleurs comédiens ont l’équilibre des funambules, le
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tronc monté sur ressorts des jongleurs, l’audace des acrobates, le coup de poing
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du boxeur, le cri du ventriloque.[a]
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En alternant travail individuel et travail collectif, les acteurs acquièrent des
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bases solides d’interaction et une bonne capacité d’adaptation aux formats et
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expériences. Comme le souligne Mel Gordon dans son article sur Meyerhold (citer
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Gordon[b]), pour le metteur en scène russe la fonction du théâtre est d’abord
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sociale afin d’éduquer et de promouvoir la reconstruction socialiste et
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scientifique de son pays. Lorsque Stalin s’empare du pouvoir,la plupart des
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secteurs de la société soviétique traversent des processus rapides de
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collectivisation et d’industrialisation. Les théâtres, puis plus généralement la
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culture, perdent progressivement leurs moyens et la liberté d’expression.
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D’autres méthodes s’inventent. Le metteur en scène russe voit les troupes de
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travailleurs semi-professionnels comme un outil pour éduquer les masses. Pour
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améliorer sa formation d’acteurs, il applique des principes ou des méthodologies
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scientifiques à la mode dans l’industrie soviétique, à ses fondements
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théoriques. Parmi ces méthodologies, le Taylorisme est le résultat des
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observations de l’ingénieur américain Frederick Winslow Taylor (1856-1915) sur
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la gestion scientifique du travail et de la productivité. Au début des années
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1910, sa méthode est largement appliquée dans l’industrie, notamment en Europe
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et en Russie. Après avoir visité des usinés et examiné leurs chaînes de
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production, l’ingénieur est arrivé à la conclusion que les mouvements physiques
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des travailleurs influencent le rendement de la production. Lorsqu’il exécute
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une tâche répétitive, un travailleur s’engage, souvent sans s’en rendre compte,
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dans des mouvements superflus qui diminuent son efficacité. Pour Taylor, il est
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question de trouver les mouvements et les gestes les plus efficaces, dans ce
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qu’il a appelé une économie du mouvement". Pour faire cela, il a dû prendre en
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considération des facteurs comme les rythmes de travail et l’équilibre des
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postures. Toujours pour Gordon, les idées de Meyerhold croisent également celles
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de la psychologie fonctionnelle- dont le psychologue William James a mis les
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bases, ainsi que celles du béhaviorisme. Entre autres James considère la
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conscience et ses états transitoires comme directement liés au corps physique,
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alors que certains schémas d’activité musculaire suscitent des états émotionnels
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équivalents. En Russie à la même époque, des médecins comme Vladimir Bekhterev
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ou Ivan Pavlov ont aussi entamé des recherches sur les comportements et le
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conditionnement des réflexes humains. Selon eux tout comportement humain peut
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s’expliquer par l’histoire des interactions de l’individu avec son
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environnement.
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\cite{Béatrice Picon-Vallin le cocu}:
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\begin{quote}
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``Le travail physique de l’acteur, découpé en segments
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d’actions précisément délimités dans l’espace et dans le temps se caractérise encore par un montage de matériaux hétérogènes unifiés par le rythme de l’action et l’ironie de l’acteur : combinaison de techniques appartenant à différents métiers du spectacle, de registres vocaux variés, création d’une sorte d’acteur collectif. Les meilleurs comédiens ont l’équilibre des funambules, le tronc monté sur ressorts des jongleurs, l’audace des acrobates, le coup de poing du boxeur, le cri du ventriloque.”
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\end{quote}
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En alternant travail individuel et travail collectif, les acteurs acquièrent des bases solides d’interaction et une bonne capacité d’adaptation aux formats et
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expériences. Comme le souligne Mel Gordon dans son article sur Meyerhold\cite{Gordon}, pour le metteur en scène russe la fonction du théâtre est d’abord sociale afin d’éduquer et de promouvoir la reconstruction socialiste et
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scientifique de son pays.
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Lorsque Stalin s’empare du pouvoir,la plupart des
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secteurs de la société soviétique traversent des processus rapides de collectivisation et d’industrialisation. Les théâtres, puis plus généralement la culture, perdent progressivement leurs moyens et la liberté d’expression.\smallskip
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D’autres méthodes s’inventent. Le metteur en scène russe voit les troupes de travailleurs semi-professionnels comme un outil pour éduquer les masses. Pour améliorer sa formation d’acteurs, il applique des principes ou des méthodologies scientifiques à la mode dans l’industrie soviétique, à ses fondements théoriques. Parmi ces méthodologies, le Taylorisme est le résultat des
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observations de l’ingénieur américain Frederick Winslow Taylor (1856-1915) sur la gestion scientifique du travail et de la productivité. Au début des années 1910, sa méthode est largement appliquée dans l’industrie, notamment en Europe
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et en Russie. Après avoir visité des usinés et examiné leurs chaînes de production, l’ingénieur est arrivé à la conclusion que les mouvements physiques des travailleurs influencent le rendement de la production. Lorsqu’il exécute une tâche répétitive, un travailleur s’engage, souvent sans s’en rendre compte,
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dans des mouvements superflus qui diminuent son efficacité. Pour Taylor, il est question de trouver les mouvements et les gestes les plus efficaces, dans ce qu’il a appelé \textit{une économie du mouvement}. Pour faire cela, il a dû prendre en
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considération des facteurs comme les rythmes de travail et l’équilibre des postures. Toujours pour Gordon, les idées de Meyerhold croisent également celles de la psychologie fonctionnelle- dont le psychologue William James a mis les
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bases, ainsi que celles du béhaviorisme. Entre autres James considère la conscience et ses états transitoires comme directement liés au corps physique, alors que certains schémas d’activité musculaire suscitent des états émotionnels
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équivalents. En Russie à la même époque, des médecins comme Vladimir Bekhterev ou Ivan Pavlov ont aussi entamé des recherches sur les comportements et le conditionnement des réflexes humains. Selon leurs observations, tout comportement humain peut s’expliquer par l’histoire des interactions de l’individu avec son environnement.
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En s’inspirant de ces observations, Meyerhold les applique à sa méthode
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@ -1182,32 +1098,23 @@ communiste.
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\subsection{Nouvelles formes de corporéité sur scène}
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Pour comprendre comment mettre
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en scène les robots, je commence mon analyse avec les problématiques liées à la
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représentation du corps dans les propositions scéniques contemporaines.
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Pour comprendre comment mettre en scène les robots, je commence mon analyse avec les problématiques liées à la représentation du corps dans les propositions scéniques contemporaines.
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Une certaine partie de la communauté artistique de la danse semble œuvrer à une
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compréhension phénoménologique de l’expérience de l’incarnation. Les danseurs et
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chorégraphes proches de ce mouvement, s’intéressent à la conscience du corps
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ainsi qu’à l’évolution des formes de corporéité avec l’émergence des principes
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neuroscientifiques et somatiques. Le livre Disjunctive Captures of the Body and
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Movement” (citer Bojana[c]) interroge des formes de corporéité qui défient la
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subjectivité pour donner une façon propre d’habiter le corps. Pour cela, Bojana
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cite des choreographs tels Ingvartsen et Jefta VanDinther ou Eszter Salamon pour
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qui la danse est avant tout un lieu d’expérimentation. Elle questionne
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l’expérience subjective du mouvement, tout comme des chercheurs comme Stamatia
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Portanova qui travaille sur les nouvelles technologies et leur impact sur la
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danse (citer Stamatia[d]). Dans le chapitre Can objects be processes?”,
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Portanova se demande comment le geste dansé peut s’échapper à la linéarité du
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temps et faire émerger un contenu original, atemporel. Dans le contexte d’une
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monde dominé par les ordinateurs et les sciences computationnelles, elle désigne
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En danse aussi, une certaine partie de la communauté artistique, semble œuvrer à une compréhension phénoménologique de l’expérience de l’incarnation. Les danseurs et chorégraphes proches de ce mouvement, s’intéressent à la conscience du corps
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ainsi qu’à l’évolution des formes de corporéité avec l’émergence des principes neuroscientifiques et somatiques. Le livre \textit{Disjunctive Captures of the Body and
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Movement}\cite{Bojana}(2015) interroge les formes de corporéité qui donnent une façon propre d’habiter le corps. Pour cela, Bojana
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cite des choreographs tels Ingvartsen et Jefta VanDinther ou Eszter Salamon pour qui la danse est avant tout un lieu d’expérimentation. Elle questionne l’expérience subjective du mouvement, tout comme des chercheurs comme Stamatia
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Portanova qui travaille sur les nouvelles technologies et leur impact sur la danse\cite{Stamatia}. Dans le chapitre \textit{Can objects be processes?}, Portanova se demande comment le geste dansé peut s’échapper à la linéarité du temps et faire émerger un contenu original, atemporel. Dans le contexte d’une monde dominé par les ordinateurs et les sciences computationnelles, elle désigne
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le glitch comme facteur perturbateur, capable de transgresser les lois physiques
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et de provoquer une faille anachronique: ...the appearance of the new takes the
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et de provoquer une faille anachronique:
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\begin{quote}
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the appearance of the new takes the
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form of a glitch, an interruption of the continuous relational chain between
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past and future, the moment when past data are valued and particular ideas are
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selected in an occasion of experience, in order to determine what the future
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occasion will be. Son hypothesis se construit autour du travail de William
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occasion will be.
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\end{quote} Son hypothesis se construit autour du travail de William
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Forsythe. Le spectacle One Flat Thing, reproduced (2000) a comme l’objet
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Synchronous Objects for One Flat Thing reproduced” - un site vidéo créé par la
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compagnie de danse Forsythe en collaboration l’Université d’Ohio comme outil
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